«Pour nous, humainement, ce n’était plus viable, ce n’était plus possible», a résumé le conseiller démissionnaire Louis-Gabriel Bélanger.
Lors de la séance du 28 janvier dernier, le maire, Richard Bellemare, ainsi que les conseillers Louis-Gabriel Bélanger, Marc Ferland et Gaétan Laliberté, ont remis leur démission.
Le climat toxique qui régnait au conseil et dans la population aura eu raison de ces élus qui ont claqué la porte. «Nous étions muselés. On ne pouvait plus rien dire. Autant sur les réseaux sociaux qu’à l’intérieur du caucus, on se faisait toujours rabrouer ou ramasser», a poursuivi M. Bélanger.
Dans sa lettre de démission, il fait état du climat de travail qui «n’a cessé de se détériorer» sans que des solutions durables soient trouvées tout en coûtant très cher aux citoyens de la municipalité.
Parallèlement, il dénonce également l’intimidation dont il a été victime, dont une lettre anonyme adressée à la mère de ses enfants. «Les réseaux sociaux, en privé, une lettre de menace. Un moment donné, il y avait une voiture, phares allumés, qui était stationnée devant chez nous pendant des heures. J’ai fait des plaintes à la police», a-t-il mentionné.
Auraient-ils dû démissionner en bloc au printemps, comme l’avaient suggéré les conseillères Myriam Lambert-Dumas et Valérie Caron ?
«À ce moment, je crois qu’il y avait encore de l’espoir. Je ne voulais pas démissionner, je me disais que ça n’avait pas de sens. Nous étions encore sous le choc de ce qu’on vivait. Aujourd’hui, avec le recul, est-ce que tout ça en a valu la peine ? Je ne suis pas insatisfait d’être resté parce qu’il y a eu de bonnes affaires qui ont été faites», a-t-il répondu.
Par ailleurs, avant d’en arriver à cette décision, il rappelle qu’il y a eu plusieurs tentatives de redresser la situation, notamment avec des séances de médiation.
CMQ
Louis-Gabriel Bélanger en a aussi profité pour dénoncer le traitement que la Commission municipale a réservé à lui et certains de ses collègues. «On a subi une injustice», clame-t-il. À l’issue d’un rapport produit en avril 2024, la Commission faisait état d’un cas grave de mauvaise gestion et le dépôt de fausses informations.
«Le rapport de la CMQ a mis en avant des accusations sans tenir compte des faits réels et en l’absence de possibilité de réagir. Nous avons constaté que de nombreuses informations essentielles ont été ignorées, ce qui a conduit à des conclusions erronées. Ce rapport a aggravé une situation déjà tendue, et plutôt que d’offrir des solutions constructives, il a contribué à envenimer le climat au sein du conseil municipal», a-t-il écrit.
Stabilité
Ces démissions auraient même pu venir plus tôt, estime M. Bélanger. Les élus voulaient s’assurer qu’il y ait une certaine stabilité au niveau administratif pour permettre la poursuite des affaires courantes.
D’ailleurs, l’administration municipale pourra veiller à la mise en marche des projets et à l’application des décisions déjà votées par le conseil. Toutefois, tout le reste est mis sur pause pendant la tutelle.
Ce mandat de quatre ans a eu raison de deux maires, Guy Lafleur et Richard Bellemare, ainsi que de plusieurs conseillers : Gilles Boisvert, Christiane Nadeau, Jérôme Pagé, Marc Ferland et Louis-Gabriel Bélanger. Ce qui a entraîné en trois élections partielles : 30 octobre 2022, 24 mars 2024 et 27 octobre 2024.