D’une année à l’autre, le funeste décor s’enrichit des nouvelles acquisitions de Mme Lambert. L’une d’elles, c’est son corbillard. Bien en vue, il attire inévitablement l’œil des passants. Il est aussi la porte d’entrée vers un univers sonore et animé rempli de squelettes, de démons, de clowns diaboliques, de créatures fantastiques, de poupées possédées et de monstres de films d’horreur.
«Le 31 [octobre] c’est plein. Ça jase, ça a du fun. L’année dernière, j’ai même eu un monsieur de 85 ans qui est venu faire une visite avec sa marchette», raconte Manon Lambert. D’ailleurs, grands et petits accompagnés de leurs parents sont les bienvenus dans ce décor qui peut effrayer les plus jeunes. Pourtant, ils reviennent chaque année, assure la passionnée de l’Halloween.
Pour réussir à émerveiller et à terrifier les passants, il faut deux mois de travail «à temps plein» pour monter les installations. Tout ça, c’est sans comptabiliser le temps qu’elle dédie à réparer ce qui a été abimé par Dame nature.
Il faut également y investir de l'argent, Mme Lambert a perdu le compte, mais chaque année, ce sont quelques milliers de dollars qu’elle y consacre. «Les visiteurs peuvent faire des contributions volontaires. Chaque dollar est réinvesti dans l’amélioration du décor. […] Chaque créature peut coûter de 350 à 500 $ et même plus».
Elle se rend jusqu’aux États-Unis afin de dénicher les pièces et personnages qui sauront surprendre les visiteurs. C’est sans compter qu’elle en fabrique aussi.
«J’ai eu une garderie pendant des années et j’ai toujours décoré. J’ai toujours adoré ça. Quand tu as plus de moyens, tu achètes de belles affaires. L’hiver, je fais des têtes avec des masques. J’ai toujours aimé ce qui était un peu bizarroïde.»
Une attraction courue
Les semaines précédant l’Halloween, Mme Lambert accueille les curieux et visiteurs pendant les fins de semaine. Le 31 octobre, c’est autre chose. Elle peut distribuer de 400 à 500 sacs de bonbons aux enfants. C’est sans compter ceux réservés aux élèves de l’École de la Clé d’Or qui lui rendent visite en après-midi.
Le soir, les parents qui accompagnent leurs enfants sont de plus en plus déguisés, ce qui réjouit Manon Lambert.
«J’aime ça parce que ça réunit. Noël, il y en a qui ne fête pas ça, qui sont partis dans le sud,
mais on dirait que l’Halloween, ça rapproche beaucoup les gens.»
Son mari, des amis et elle se déguisent aussi à l’Halloween pour rendre l’expérience encore plus intense, parfois trop à l’occasion. «Une année, mon conjoint s’était costumé en gorille. Il était beau. Il se promenait avec une chaîne qu’il frappait par terre. Une femme n’est même pas sortie de son auto et elle est partie. Elle a eu assez peur», raconte Mme Lambert.
La renommée de cette scène digne des films d’horreur dépasse largement les limites de Saint-Antoine-de-Tilly. «J’ai plus de visiteurs qui viennent de l’extérieur que de Saint-Antoine», relate-t-elle. Les gens proviennent de la MRC de Lotbinière, de Lévis, Québec et d’autres pays. Elle souligne aussi la joie que ses installations procurent aux travailleurs étrangers qui travaillent dans le village. «Ils viennent, ils se prennent en photo avec presque tous les personnages. Ils rient. Ils ont du fun.»