L’expérience musicale proposée aux participants a permis, les échanges entre les citoyens et les artistes.

«Le projet est fait pour lutter contre le racisme et faire la promotion du multiculturalisme. Puisqu’il est souvent difficile de parler de ces sujets, j’ai développé le projet avec quelque chose qui facilite les discussions. […] C’est une expérience humaine qu’on fait et nous voulons voir avec les gens quelles sont les solutions de leur milieu pour favoriser ces rapprochements», a souligné la fondatrice de La Boîte interculturelle et instigatrice du projet, Nathalie Lévesque.

À Saint-Apollinaire, les participants ont eu l’occasion de vivre un événement où plusieurs sens étaient sollicités. Ils ont pu écouter les airs de blues afro-américain mélangés aux sonorités d’Afrique du Nord et de l’Ouest du musicien d’origine marocaine, Othman Wahabi.

«Ils étaient intrigués par son style particulier. Il a parlé de l’histoire de la musique qu’il compose et interprète ainsi que de ses influences. Ce qui en est ressorti, c’est que les gens constatent la nécessité d’avoir ce type de projets rassembleurs. Certains nous ont même proposé de faire des ateliers pour ouvrir davantage le dialogue», a précisé Mme Lévesque, heureuse de voir l’accueil positif de l’expérience par les participants.

Ils ont aussi découvert les musiques du monde interprétées dans différentes langues par les membres du groupe multiethnique La famille Mélanger. Pendant que tout se déroulait, un autre travail artistique se passait en parallèle.

«Un artiste en arts visuels s’est inspiré de la musique et des échanges pour réaliser une toile. C’était une première pour nous. Nous n’avions jamais combiné musique et art visuel. La toile sera complétée plus tard, mais les gens ont pu voir sa progression et comprendre ce qui l’a inspiré», a rajouté Mme Lévesque.

Participation citoyenne

Le projet Tisser et entretisser une expérience musicale interactive est passé par cinq régions administratives. En plus de la Chaudière-Appalaches, il y a eu des arrêts dans le Kamouraska, la Matapédia, le Centre-du-Québec et l’Estrie.

Ainsi, l’initiative n’est pas à sens unique. Elle permet également aux citoyens qui ont assisté à la présentation de s’impliquer dans la réalisation d’un manifeste rural.

«C’est pour le rapprochement interculturel. Lors des événements, on invite les gens à nous laisser des messages de ce qu’ils aimeraient voir se passer dans leur communauté pour faciliter le mieux vivre ensemble. Nous les avons invités à inscrire leurs réflexions sur des mains de papier qui seront déposées sur un collage qui servira à la rédaction du manifeste», a renchéri Nathalie Lévesque.

Enfin, les présentations faites dans chacune des cinq régions ont été filmées avec l’objectif d’en faire des courts métrages ou encore un documentaire. Mme Lévesque est actuellement en recherche de financement pour concrétiser cette dernière partie du projet.