Le traditionnel brunch du Nouvel An de la SADC de Lotbinière a attiré un peu plus d’une cinquantaine de personnes, au Club de golf de Saint-Gilles, le 7 février dernier pour sa 12e édition. L’économiste Francis Gosselin a présenté sa conférence Gérer dans la complexité : innover et apprendre dans une ère d’incertitude.
Le contexte économique dans lequel s’est déroulé l’événement de cette année est marqué par l’incertitude économique provenant de l’autre côté de la frontière.
«Face à cette réalité, nous devons constater que nous ne pouvons faire confiance à aucun partenaire économique sauf à nous même. […] Il est important de se ternir les coudes, de réapprendre à mieux consommer localement et à l’intérieur de nos frontières afin de renforcer notre économie et nous permettre d’être moins vulnérables face aux soubresauts de l’économie mondiale», a lancé en guise d’introduction le préfet de la MRC de Lotbinière, Daniel Turcotte.
Gérer dans l’incertitude
Francis Gosselin a présenté son exposé en trois parties, il est d’abord revenu sur les événements des années précédentes, a parlé des défis engendrés par les transitions démographiques, énergétiques et de mobilités qui se produisent avant de brièvement aborder l’avenir.
Il a décrit les cinq dernières années comme une «tempête parfaite» qui s’est abattue sur l’économie mondiale. «Dans la période actuelle, on se sent dans une position où, peu importe notre point de départ, on ne pas où ça nous mènera et où on ira. Donald Trump n’est qu’un élément de cette confusion.»
La pandémie de Covid-19, la politique zéro Covid de la Chine, la guerre en Ukraine, le conflit en Israël ainsi que l’inflation qui a fait passer les taux d’intérêt de près de 0% à 5 % en quelques mois n’en sont quelques exemples.
La démographie et la rareté de main-d’œuvre, l’énergie ainsi que la mobilité, sont les trois grandes transitions qui affectent l’économie actuelle et des prochaines années. L’augmentation de la productivité par l’automatisation est l’une des options pour réagir à la pénurie de main-d’œuvre. «Elle créera des emplois non routiniers», a-t-il argumenté.
La transition énergétique sera également au cœur des préoccupations des entrepreneurs. «L’énergie est directement reliée à la richesse. Il faut produire pour s’enrichir», a-t-il soutenu. Il a brièvement abordé les enjeux de mobilité. Il rappelle que la population occupe de plus en plus le territoire et que les déplacements sont plus longs. Les entreprises devront s’ajuster à ces enjeux.
Enfin, afin de survivre dans l’avenir, une entreprise doit absolument s’adapter, se développer, innover et s’intéresser aux nouveautés comme l’intelligence artificielle. «Notre pire ennemi, c’est notre absence d’appétit face à ces tendances. […] Il vient un moment où l'on maîtrise tellement bien notre métier, notre industrie qu’il faut se mettre à expérimenter d’autre chose pour découvrir et apprendre la prochaine frontière de valeur», a mentionné M. Gosselin.
Pour y arriver, il faut faire preuve de curiosité, explorer et accepter d’investir dans la recherche et le développement, par exemple.