«On a toujours vraiment adoré les animaux. Personnellement, j’ai eu mon premier chat à l’âge de 15 ans et il est décédé à mes 18 ans en raison d’un accident. C’était mon premier deuil et mon premier deuil animalier également. J’ai constaté que c’était difficile d’en parler comme c’est un peu tabou, c’est difficile de se faire prendre au sérieux dans ces situations. Je ne m’attendais vraiment pas de le vivre de cette façon-là. Mon réflexe a été de me débarrasser de tout ce qui avait un lien avec mon chat, mais avec le temps, je me suis rendue compte que c’était dommage de ne plus avoir de souvenirs», raconte Ève-Marie Mailloux.
Ainsi, les coffrets personnalisables en érable, cerisier ou noyer noir, peuvent contenir les jouets, colliers, photos, cendres de l’animal afin de garder un objet à son image.
«J’ai toujours aimé travailler de mes mains que ce soit le bois ou le métal, c’est devenu logique d’emboîter l’idée de l’entreprise là-dedans et de lancer le projet. On s’est tourné vers le bois et on tente de garder le tout le plus naturel possible», explique Jeffrey Bergeron Côté.
Avant d’ouvrir boutique via leur site Web, les deux entrepreneurs ont effectué une étude de marché ainsi qu’une série d’entrevues avec des proches qui avaient vécu un deuil animalier, question de répondre aux besoins de cette clientèle.
«On a tellement de retours de gens qui nous soulignent que l’idée derrière l’entreprise est vraiment formidable. Des entreprises québécoises qui œuvrent dans le deuil animalier nous ont également approchés pour nous signifier qu’il y avait une demande pour ce genre de services», partage le couple.
La fibre entrepreneuriale
Formés respectivement en communication sociale et en administration des affaires, concentration ressources humaines, Ève-Marie et Jeffrey étaient sur le marché du travail depuis quelques années et ne s’épanouissaient pas dans un tel cadre.
«On a eu des expériences de travail qui ne correspondaient pas au style de vie qu’on désirait. Ça ne nous comblait pas. On avait l’idée de l’entreprise et on a décidé de se lancer. C’était un objectif (de se lancer en affaires), un jour. On ne l’avait pas vu venir si tôt dans nos carrières», soulignent-ils.
L’accompagnement
Derrière l’entreprise, il y a une mission d’informer la population sur le deuil animalier, de le normaliser et d’en parler ouvertement.
«Souvent, les gens se sentent seuls et incompris dans leur deuil animalier et, nous, on est là pour eux également. Ultimement, on vend des coffrets, mais ça va plus loin que ça. Sur notre site Internet, on a un espace pour que les gens puissent raconter leur histoire. On veut informer les gens sur les étapes qui viennent avec le deuil. Quelques fois, c’est tellement abrupt qu’on ne prend pas toujours les bonnes décisions sur le coup de l’émotion», ajoute Ève-Marie Mailloux.
C’est cet objectif de démocratiser le deuil animalier en écoutant et en discutant avec les endeuillés qui motive grandement les deux entrepreneurs.
«Dans le futur, on aimerait développer l’aspect de l’accompagnement. On voudrait mettre plus de ressources et d’énergie là-dedans. Aussi, quand on sera un peu plus établi, nos médias sociaux serviront à informer davantage les gens sur le deuil animalier. On souhaite ensuite se faire des contacts avec des intervenants en deuil animalier à qui on pourrait recommander certaines personnes. On veut développer une communauté où on peut partager là-dessus», indique Jeffrey Bergeron-Côté.