Par Érick Deschênes
La séquence de six victoires consécutives du 30 mars au 6 avril a permis au Tricolore de croire encore en ses chances, mais le mal qui ronge la troupe de Martin St-Louis fait rage depuis le 25 mars et la défaite de 6 à 1 contre les Blues de Saint-Louis.
C’est principalement grâce à des coups du sort en sa faveur et le brio de ses deux cerbères que le Bleu blanc rouge a pu obtenir les six gains qui lui permettent de toujours occuper, au moment où j’écris ces lignes, la dernière place au classement permettant de se qualifier aux séries éliminatoires.
Lundi soir, la Sainte-Flanelle avait une occasion en or de mettre fin aux doutes alors que les Blackhawks de Chicago, avant-dernière équipe au classement du circuit Bettman, étaient de passage à Montréal.
Qui plus est, la troupe de l’Illinois n’avait enregistré que huit victoires sur les patinoires adverses avant son passage avant la Métropole.
Si les Canadiens ont joué un bien meilleur match que lors de ses deux dernières sorties à Ottawa et Toronto le week-end dernier, les jeunes loups ont surpris les locaux 4 à 3 en fusillade. Même que Chicago aurait pu quitter le Centre Bell avec une victoire en temps régulier si les dieux du hockey n’avaient pas donné un nouveau cadeau au Tricolore lors d’un avantage numérique à la fin du troisième vingt. La bonne fortune peut toutefois nous quitter.
Les derniers matchs démontrent littéralement que les Montréalais n’ont plus beaucoup de «vapeurs d’essence» dans leur réservoir. Le match de lundi contre Chicago en était une preuve éclatante. En raison de la fatigue, les protégés de Martin St-Louis multipliaient les erreurs dans leurs passes et ont raté plusieurs chances d’enfiler l’aiguille.
Aussi, depuis plusieurs rencontres, on revoit les bons vieux lobs des défenseurs. L’unité défensive du CH, à l’exception de Lane Hutson, semble avoir beaucoup de difficultés à réussir ses passes permettant de sortir de leur zone. Les lobs, ça soulage un temps, mais ça redonne aussi rapidement la rondelle à l’adverse et ça diminue le temps de possession de l’équipe.
Pendant ce temps-là, son dernier adversaire dans la course aux séries, les Blue Jackets de Colombus, lui ne tremble pas. J’en conviens, l’une de ses victoires était contre une formation B, mais la formation de l’Ohio a battu à deux reprises les Capitals de Washington, la meilleure équipe de la conférence Est cette saison, la fin de semaine dernière.
Colombus se retrouve désormais à quatre points des Habitants. Quatre points que les représentants de l’Ohio peuvent aller chercher, leurs deux derniers matchs étant contre des équipes éliminées des séries (Flyers de Philadelphie et Islanders de New York). Désormais, le Tricolore doit prier pour que les Blue Jackets perdent ou qu’il puisse grappiller un point mercredi contre les Hurricanes de la Caroline, lors du dernier match de la saison régulière des Canadiens. Ce n’est pas la rentrée glorieuse en séries que les partisans du CH imaginaient.
Comme le Canadien a visiblement épuisé les ressources de son équipe pour atteindre son objectif «d’être dans le mix», est-ce que cela vaut la peine que les Montréalais se qualifient pour les séries? Est-ce que cela serait instructif que l’équipe se fasse démolir et dominer, comme on a pu le voir la fin de semaine dernière contre Ottawa et Toronto?
Le Tricolore a largement atteint ses objectifs cette saison en disputant des matchs significatifs jusqu’à la toute fin de la saison. Mais il faut être réaliste, il manque encore plusieurs pièces avant que le CH se retrouve dans l’élite du circuit Bettman et puisse briller au printemps.
Une rentrée fracassante
Sur une note plus positive et moins amère (j’en conviens, je n’en reviens toujours pas du revers contre Chicago), Ivan Demidov a connu un premier match incroyable dans la LNH. C’était digne d’un scénario d’un film d’Hollywood.
Inscrire sa première passe directe et son premier but dans la grande ligue dès sa première période de jeu, c’est tout un exploit. Pendant le match, le jeune attaquant russe a démontré qu’il pouvait déjà utiliser efficacement ses grandes habiletés offensives dans la meilleure ligue de hockey au monde.
Cependant, on a pu constater que Demidov doit poursuivre son étude du système de jeu du CH. De plus, comme d’autres joueurs de grand talent, il traînait des pieds à certains moments lorsque le jeu se déplaçait en dehors de la zone offensive. Un mauvais choix de jeu de sa part a aussi, ultimement, mené au troisième but de Chicago. Des éléments qui se corrigent.
En résumé, Ivan Demidov est un joyau qui fera passer le Tricolore à un autre niveau. Reste désormais à l’état-major montréalais de trouver les pièces pour bien l’entourer sur le deuxième trio. Alex Newhook, en ne concrétisant qu’une seule des nombreuses offrandes du Russe lundi, Patrik Laine, avec sa lenteur et son jeu énigmatique, et Joel Armia, qui demeure un joueur efficace de troisième ou de quatrième trio, ont démontré qu’ils ne peuvent occuper à long terme les places aux côtés du prometteur attaquant de 19 ans.
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