Comme d’autres partisans de l’équipe, c’est clairement le manque de combativité de la formation de Martin St-Louis qui m’exaspère et m’inquiète après le premier quart de la saison 2024-2025. Je vous le concède, le Tricolore a signé de belles victoires, que ce soit récemment contre Edmonton ou contre Ottawa en début de saison.
Mais la formation montréalaise a été démolie à quelques reprises, s’est fait dominer outrageusement a laissé tomber la serviette, notamment contre les Golden Knights de Las Vegas samedi dernier. L’équipe du Nevada a joué un match presque parfait au Centre Bell. Dès que les Canadiens faisaient une erreur, les Golden Knights, tel un prédateur, sautaient sur l’occasion et faisaient payer les locaux avec un but.
D’un sursaut de fierté, le Tricolore a réussi à s’inscrire à la marque à deux reprises, mais sans non plus menacer la troupe de Vegas. Une sortie inacceptable alors que les Canadiens n’avaient pas joué depuis lundi. Grâce à cette pause, la Sainte Flanelle aurait dû connaître un match du tonnerre, dominé un adversaire qui poursuivait une séquence de cinq matchs sur la route. Ce fut plutôt une comédie de revirements en période médiane qui a finalement coulé les Montréalais devant leurs partisans.
Au cours des deux dernières saisons, alors qu’elle amorçait sa reconstruction, la troupe de Martin St-Louis ne lâchait jamais le morceau, ce qui rendait les matchs excitants et incitait ses adversaires à ne pas lever le pied. Cette saison, c’est souvent le contraire qui arrive. Et il ne faut pas que l’organisation montréalaise laisse ce sentiment que la défaite est acceptable s’immiscer dans son vestiaire et que l’on peut lever le pied.
On a vu ce que cet état d’esprit, qui s’est répandu tranquillement comme un poison, a pu faire à des organisations comme Ottawa ou Buffalo. Ces équipes n’ont pas réussi encore à transformer leur reconstruction en terre promise. Dans la LNH, les équipes qui ont du succès sont celles qui fournissent un effort constant.
Dénicher un centre, une priorité!
En plus de cet état d’esprit moins combatif, ces performances à la baisse au sein du Tricolore cette saison s’expliquent aussi par l’absence d’un centre offensif d’expérience pour épauler Nick Suzuki dans le top 6. Au cours des deux dernières saisons, ce rôle était occupé par Sean Monahan. Pendant son passage dans la Métropole québécoise, le centre ontarien a permis au CH de profiter de son expérience et de son talent, autant à l’offensive qu’à la défensive.
Son absence, et même celle de Phillip Danault lors d’un printemps «magique» en pleine pandémie, fait mal. Le deuxième trio a besoin d’un centre polyvalent, qui peut piloter une unité offensive menaçante tout en remportant des mises au jeu importantes en défensive ou mener un quatuor en désavantage numérique. Jack Evans a été promu au sein de la deuxième unité pour récompenser son boulot depuis le début de la saison à la suite des échecs de Kirby Dach à occuper le poste. Mais le valeureux centre droitier n’est pas à sa place en raison de ses limites offensives. On le voit d’ailleurs avec les résultats offensifs inexistants de la deuxième unité à 5 contre 5.
Pour éviter de revivre un début de campagne aussi calamiteux en 2025-2026, l’état-major du CH devra donc trouver son nouveau Sean Monahan, que ce soit par le marché des joueurs autonome ou une transaction. Michael Hage connaît une saison du tonnerre à l'Université du Michigan, mais il demeure un espoir des Canadiens.
Si le duo Gorton-Hughes ne corrige pas cette lacune, le plan de reconstruction du Tricolore pourrait bien dérailler.
Une dynastie qui perdure
Dans un autre ordre d’idées, félicitations au Rouge et Or de l’Université Laval pour sa victoire à la plus récente Coupe Vanier, samedi dernier. Il s’agit d’un 12e sacre en 14 participations à la finale canadienne. La machine lavalloise a pu ajouter ce nouveau triomphe à son palmarès grâce à la contribution de toutes ses unités, contrairement aux Golden Hawks de l’Université Wilfrid-Laurier.
Les partisans de football ont eu droit à tout un match, serré qui nous a gardé au bout de notre siège pendant toute la rencontre. La qualité du match s’est d’ailleurs répercuté sur les cotes d’écoute, TVA Sports réunissant plus de 450 000 téléspectateurs pour cet événement. Un argument supplémentaire pour la création d’un système de divisions dans le football universitaire canadien, comme je le plaidais dans ma précédente chronique.