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Crise agricole

Des gestes concrets demandés au gouvernement

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Des producteurs de la MRC de Lotbinière s’étaient rassemblés devant les bureaux de la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours le 19 avril dernier. Photo : Archives

23 mai 2024 03:26

Plus de la moitié des entreprises agricoles du Québec (52 %) sont à risque de ne pas pouvoir rencontrer leurs obligations financières, 42 % ont un solde résiduel négatif et 67 % des agriculteurs de la relève éprouvent des difficultés financières. Ces chiffres rendus publics par l’Union des producteurs agricoles (UPA) sont le résultat d’un sondage réalisé du 25 mars au 22 avril auprès de 3 552 producteurs du Québec et qui démontre la précarité dans laquelle vivent les agriculteurs québécois.

De plus 11 % des entreprises affirment envisager une fermeture temporaire ou définitive dans les 12 prochains mois. En Chaudière-Appalaches, ce seraient 55 entreprises qui seraient contraintes à le faire selon les données présentées.

Ces résultats inquiètent l’organisation qui demande une fois de plus aux gouvernements d’agir dans un contexte où le revenu net agricole s’effondre. Agriculture et Agroalimentaire Canada prévoient qu’il encaissera une perte de 86,5 %. Cela s’ajoute à celle de 2023 qui était de l’ordre de 49,2 %.

«Des milliers de producteurs ont participé à des ralliements aux quatre coins du Québec, ces derniers mois, afin d’exprimer leurs inquiétudes et leurs espoirs quant à l’avenir de l’agriculture et de la relève. Les résultats du sondage que nous dévoilons aujourd’hui confirment que les interventions du gouvernement, jusqu’à maintenant, n’ont pas permis d’atténuer la crise. La situation se dégrade et l’urgence d’agir n’a jamais été aussi grande», a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.

Malgré une volonté exprimée du gouvernement du Québec d’en faire plus, l’UPA dit attendre toujours des résultats concrets. Elle rappelle que les programmes d’aide sont insuffisants et mal adaptés aux réalités économiques, régionales et climatiques, d’aujourd’hui et de demain.

Les résultats de ce sondage ont été dévoilés dans le cadre d’une rencontre provinciale sur la mobilisation et la crise en agriculture qui a eu lieu à Québec, le 23 mai, et qui a réuni près de 200 personnes.

Des propositions

Depuis la grande manifestation du 6 décembre devant l’Assemblée nationale et les 17 plus petites qui ont suivies, les producteurs et l’UPA ont présenté différentes solutions et des demandes qui pourraient être étudiées par le gouvernement :

  • un rehaussement significatif des budgets, du soutien, de l’accompagnement, des mesures et des programmes destinés aux productrices et producteurs;
  • la mise en place d’un bouclier financier agricole pour contrer la flambée des taux d’intérêt;
  • une réponse adéquate aux attentes du secteur horticole et des productrices et producteurs d’Abitibi-Témiscamingue (foin), en raison des événements météorologiques extrêmes de 2023;
  • une actualisation importante des programmes d’aide à la relève et des règles fiscales;
  • un vaste chantier sur l’ensemble des programmes de gestion des risques de l’entreprise;
  • une réglementation environnementale raisonnée qui respecte le rythme d’adaptation des entreprises agricoles.

«Les discussions en cours avec le gouvernement démontrent une certaine ouverture, mais ne permettent pas de conclure qu’il est prêt à une reconnaissance pleine et entière de l’importance économique, sociétale et stratégique des productrices et producteurs pour le Québec et ses régions. Une meilleure prise en compte de leurs priorités est requise rapidement, tant à court terme que dans le cadre du renouvellement de la Politique bioalimentaire du Québec l’an prochain», a conclu Martin Caron.

 

 

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