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Eau à Saint-Antoine-de-Tilly

La Municipalité relance le dossier

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Photo : Archives - Mélanie Labrecque

23 août 2024 12:51

Après la confirmation de la Municipalité de Saint-Antoine-de-Tilly, le 12 mars, qu’elle ne contesterait pas la décision de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) n’autorisant pas l’installation d’un puits d’eau potable à proximité sur les terres expropriées de la ferme Marijoli, voilà que le dossier est relancé.

Rappelons d’emblée que la Municipalité de Saint-Antoine-de-Tilly est en processus d’expropriation d’une portion de la propriété de la famille Lizotte afin d’y construire un puits d’eau potable destiné à répondre aux besoins de la population.

En février dernier, la ferme Marijoli avait finalement obtenu gain de cause devant la CPTAQ, notamment en raison «des impacts que cela pourrait avoir sur l’avenir de l’exploitation agricole». Il est effectivement interdit d’utiliser ou d’entreposer des pesticides de classe un à trois dans un rayon de 100 mètres d’une installation de captage d’eau, ce qui n’est pas respecté dans cette situation. Le maire de la Municipalité, Richard Bellemare, avait confirmé, le 12 mars, qu’il n’y aurait pas de contestation de la décision, mais voilà qu’ils reviennent à la charge.

«On a été mis au courant le 21 août, par leur avocat, qu’ils poursuivent les démarches. Nous, on les a amenés au Tribunal administratif du Québec pour une demande de gestion, pour qu’ils disent ce qu’ils veulent y faire. Suite à cette demande, la municipalité a dit qu’elle ne veut pas nous dé-exproprier, mais modifier la demande d’expropriation et le tasser dans le puits qu’ils ont foré cet hiver qui est dans le milieu de mon érablière. Ils veulent y refaire des tests, mais ils ont déjà été faits cet hiver et ils avaient décidé que ce n’était pas le bon endroit puisque ça impactait trop de propriétaires agricoles. Ils avaient refait la demande sur le puits d’origine qui se trouve plus près de la maison et là, ils reviennent. Maintenant, ils disent que la zone de l’érablière est bonne et qu’ils veulent l’utiliser», a d’abord lancé le copropriétaire de la ferme Marijoli, Jérôme Lizotte, en entrevue avec le Peuple Lotbinière.

Ce dernier affirme d’ailleurs que cette nouvelle relance amène des dommages «considérables» auprès de sa famille.

«Nous avons déjà mis environ 100 000 $ dans le dossier. C’est encore l’argent des contribuables qui est gaspillé, sachant qu’ils ont déjà mis environ 300 000 $. Ils sont venus chez nous sans autorisation, ils ont fait un chemin de roches, moi je ne peux même plus tondre la pelouse et j’ai maintenant des têtes de puits qu’ils ne veulent pas enlever. Ils vont refaire une demande à la CPTAQ avec l’argent public et cet argent, c’est le mien aussi, alors je me défends contre moi-même. Nous sommes ruinés, nous pensons même à fermer une partie de notre entreprise. La Municipalité dit qu’elle favorise les marchés de proximité et les commerces locaux, mais ce n’est que des mensonges. Je suis dégouté. J’ai été obligé de décaisser mes REER et l’avenir de mes enfants pour payer les frais et on me dit qu’on recommence à zéro quand je suis déjà à zéro», s’est désolé le père de famille, qui croyait que «c’était une situation réglée».

Entre les mains du conseil

Selon lui, cette nouvelle demande est l’œuvre du maire de la Municipalité et il espère que «les conseillers sauront s’y opposer», alors que la prochaine étape se déroulera au conseil municipal.

«On voit qu’il n’y a pas l’unanimité du conseil dans ce dossier. C’est plus le maire qui a l’air de piloter ça seul. J’ai eu vent que ce ne sont pas tous les membres du conseil qui savent ce qu’il se passe. Ils vont maintenant se faire demander d’aller en résolution et il va falloir que les conseillers votent. Là, il va falloir qu’ils entrent en ligne de compte et qu’ils le disent s’ils sont contre», a argué Jérôme Lizotte.

Notons finalement que le maire de Saint-Antoine-de-Tilly a refusé une demande de réaction du Peuple Lotbinière en lien avec ce nouveau rebondissement dans le dossier.

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