«C’est une expérience enrichissante qui m’a amenée à me dépasser et qui m’a donné le goût de m’intéresser à la politique», a lancé la jeune Léa Ferland, élève à l’École Beaurivage.
Pour les jeunes de l’École Beaurivage, il s’agissait d’une première participation qui a été initiée par leur enseignant d’Univers social, Marc-André Boucher. D’ailleurs, il souligne que l’établissement de Saint-Agapit était l’un des rares en milieu rural.
«Nos élèves en étaient très fiers. On a prouvé qu’on était en mesure d’envoyer de bons élèves qui avaient de bonnes idées de projets de loi et qui étaient capables de débattre. L’une de nos élèves occupait même le poste de whip d’un caucus.»
Pendant leur séjour à l’hôtel du parlement, les élèves ont aussi eu l’occasion de croiser certains députés et d’échanger avec eux.
Préparer un projet de loi
Pour participer, les équipes de chaque école devaient proposer un projet de loi de 15 articles sur un sujet qu’ils ont choisi. Par la suite, l’équipe des programmes éducatifs de l’Assemblée nationale les a tous évalués et, à travers un processus d’évaluation rigoureux, en a sélectionné 10. Ensuite, ils ont été soumis au vote électronique des élèves afin de choisir les trois meilleurs qui ont fait l’objet des débats.
Le projet proposé par l’École Pointe-Lévy, Loi encadrant la détermination du prix des biens et des services afin d’interdire une différenciation en fonction du sexe, de l’identité de genre ou de l’expression de genre du consommateur, a été retenu. Au terme du processus législatif, il a été adopté à la majorité par les députés en herbe. Chaque année, les projets présentés par la délégation de Pointe-Lévy avaient atteint l’étape des débats, mais c’est la première fois qu’il est adopté.
Du côté de la délégation de l’École Beaurivage, le projet sur l’encadrement de l’intelligence artificielle dans le milieu scolaire n’a pas atteint l’étape des débats. Toutefois, la question a été abordée en commission parlementaire.
S’unir pour réussir
Afin que l’expérience soit encore plus enrichissante pour les huit jeunes, les enseignants ont jumelé les deux groupes. Au lieu de travailler seuls chacun de leur côté, ils ont collaboré pour permettre au projet de loi de Pointe-Lévy d’être adopté.
«On avait un groupe de huit élèves du même centre de services scolaire qui ont appris à se connaître et à travailler ensemble. Ils sont allés voir des élèves d’autres écoles pour essayer d’influencer les votes et vendre leurs arguments. Ils ont joué le vrai jeu politique», a mentionné Marc-André Boucher.
Travail de longue haleine
La sélection et la préparation des jeunes parlementaires a commencé en octobre dernier. Plus d’une quinzaine de rencontres de travail ont été nécessaires à la préparation. Le rythme s’est intensifié au retour de la relâche afin que les élèves soient prêts.
«Il a fallu trouver l’idée du projet de loi et l’écrire, s’assurer qu’il touchait les compétences provinciales, qu’il répondait à un besoin et qu’il était pertinent», a décrit M. Boucher. Se sont ajoutées des séances de travail sur le décorum, l’habillement, la présentation des discours en chambre, etc.
Une fois arrivé dans leurs fonctions, le travail ne s’arrêtait pas là, poursuit-il. «Ce sont de longues journées de travail où l’on finit tard. Ils doivent rédiger les discours pour le lendemain, peaufiner le travail qu’ils ont à faire. Ils se couchaient assez tard.»
Cette simulation permet aux jeunes de la troisième et la quatrième secondaire de s’initier au processus parlementaire et à la politique en participant à une simulation des travaux de l’Assemblée nationale. Ils pourront ainsi comprendre les bases du fonctionnement des institutions parlementaires et acquérir des habiletés en communication orale et écrite.