mardi 11 mars 2025
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Suivi de grossesse

Tracas et manque de suivis : des difficultés avec l’Hôtel-Dieu

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Dominique Labbé souhaitait partager l’expérience qu’elle a vécue alors qu’elle a dû faire de nombreuses démarches auprès de l’hôpital lévisien pour obtenir ses suivis de grossesse. – Photo : Courtoisie

25 févr. 2025 05:31

Résidente de la MRC de Lotbinière, Dominique Labbé vit sa première grossesse qui a été parsemée de chamboulements alors que celle-ci dénonce avoir vécu une situation de «suivis rocambolesques» avec l’Hôtel-Dieu de Lévis (HDL).

Suivie par sa médecin de famille dans un GMF lévisien, la clinique médicale St-Étienne, Dominique Labbé a commencé à vivre des difficultés à partir de sa deuxième échographie, qui est normalement réalisée entre la 18e et la 20e semaine de grossesse.

«Normalement, c’est la personne avec qui tu fais ton suivi qui envoie une demande. Tu n’as pas de tracas à te faire pour ça. Dans mon cas, ma médecin m’avait expliqué que j’allais être contactée directement par l’Hôtel-Dieu de Lévis. J’étais à 20 semaines de grossesse, toujours pas d’appel; 21 semaines, toujours pas d’appel. J’ai appelé ma clinique pour vérifier si ma demande d’échographie avait bien été envoyée. Ils m’ont confirmé que oui. Ils ont renvoyé une deuxième demande. Moi-même, j’ai dû faire un suivi avec l’hôpital par téléphone. Après ça, j’ai finalement eu une date de rendez-vous», raconte Dominique Labbé.

Le 8 novembre 2024, jour de l’échographie, le test se déroule rapidement et le retour de la médecin de l’établissement hospitalier se fait peu bavard. «Elle tenait le rapport papier dans ses mains. Elle nous a seulement dit : ‘‘Tout est beau, vous pouvez vous en aller’’. On a posé quelques questions. Et elle nous a dit : ‘‘Oui, oui, tout est beau’’. On quitte avec le sentiment de s’être fait garrocher un peu.»

Sachant que sa médecin de famille recevrait le rapport et lui en parlerait plus en détails lors de son rendez-vous suivant, Dominique ne s’en fait pas trop avec ce suivi brusqué. Trois semaines plus tard, sa clinique n’a toujours pas reçu le suivi de l’échographie. Une demande est faite à l’hôpital pour recevoir le document.

Plusieurs semaines s’écoulent et la médecin de Dominique n’a toujours pas reçu le rapport d’échographie. L’inquiétude commence à monter chez la Lotbiniéroise. À partir de ce moment, Dominique, sa médecin de famille, la clinique médicale St-Étienne et sa sage-femme commencent à se faire insistants auprès de l’Hôtel-Dieu de Lévis, chacun restant sans réponse.

C’est finalement dans la semaine du 6 janvier que l’hôpital répond aux demandes de la médecin de famille en lui indiquant qu’ils n’ont pas le rapport d’échographie dans le dossier de Dominique : celui-ci est vide. La maman en devenir a toutefois en sa possession les photos imprimées de son échographie, permettant de prouver qu’elle était bel et bien à son rendez-vous.

«Ce qu’on m’a expliqué, c’est que c’est la technicienne qui fait l’échographie. Ensuite, elle est vue par un médecin et par un radiologiste, je pense. Est-ce que ça a suivi ce processus-là? Est-ce que ça s’est perdu avant ou après? On n’a rien dans le dossier. La personne au monde qui possède le plus d’information sur cet enfant-là que je porte, c’est moi avec mes photos», décrie-t-elle. 

Sous la demande de sa sage-femme, l’Hôtel-Dieu de Lévis a finalement accepté de reprendre la deuxième échographie alors que la Lotbiniéroise était rendue à presque 34 semaines de grossesse, moment où, normalement, la troisième échographie est effectuée.

Un retour peu concluant

Ayant déposé une plainte au Commissariat des plaintes du Centre intégré de santé et services sociaux de la Chaudière-Appalaches (CISSS-CA)  à deux reprises, Dominique Labbé est déçue des réponses qui lui ont été données.

Selon ce qu’elle a obtenu comme retour de la part du commissariat, «le département d’obstétrique est le seul département qui fonctionne encore avec des copies papier des rapports» à l’Hôtel-Dieu de Lévis et que «le rapport avait été perdu, mais qu’un deuxième rapport avait été fait avec des photos retrouvées».

«La première personne qui m’avait appelée après ma première plainte avait pris en note mon histoire et s’était permis le commentaire : ‘‘Ça me surprend vraiment, ça ne s’est jamais produit avec les grossesses de ma femme’’. Elle m’avait demandé ce qu’on voulait et qu’est-ce que le département pouvait faire pour régler le problème. Et moi de lui dire : ‘‘Retrouver mon rapport’’. On n’a eu aucun suivi par la suite. C’est après la demande de ma médecin, la clinique médicale, ma deuxième plainte et la demande de ma sage-femme que nous avons eu des nouvelles disant que le rapport avait été perdu», déplore la maman en devenir.

En parlant avec son entourage, Dominique Labbé souligne que plusieurs autres femmes semblent avoir subi des problèmes au niveau administratif durant leur suivi de grossesse avec l’Hôtel-Dieu de Lévis.

«Ma plus grande crainte c’est que cette erreur administrative mène à une erreur médicale. Nous, on s’est fié à l’avis d’une seule personne qui, sur un coin d’un bureau, nous a dit que tout est beau. Est-ce que ça a été vu par tous les professionnels nécessaires ? Est-ce que, pour elle, tout est beau, c’est sur le bord de la limite? Est-ce que quelque chose a échappé à son attention? C’est pour ça que la personne qui fait notre suivi de grossesse doit voir le rapport», indique Dominique.

Elle ajoute être «persuadée que c’est une erreur qui est administrative, ça ne touche pas la qualité de leur pratique, mais que pour une femme dont c’est le premier enfant, le premier suivi, ça ne met pas en confiance» alors qu’elle prévoit accoucher dans cet hôpital.

Contacté par le Journal pour réagir à cette situation, le CISSS-CA a indiqué qu’il ne serait pas possible de commenter le dossier, ajoutant que «toute personne insatisfaite des services reçus est invitée à s’adresser à la Commissaire aux plaintes et à la qualité des services».

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