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En effet, ces bâtiments historiques témoignent de l’immense ferveur de ces bâtisseurs, qu’ils ont voulu manifester en dotant leur population de lieux de culte toujours plus grandioses, plus spectaculaires et plus accueillants, dans l’espérance d’attirer sur leur communauté, la protection et l’amour de Dieu ainsi que l’intercession de la Sainte ou du Saint, auquel ils ont dédié ce lieu de rencontre.
Comment alors expliquer que les générations qui suivirent décidèrent de les rendre de moins en moins accessibles, les gardant barrées la majorité du temps? La conséquence en fut un désintéressement marqué de la population à l’égard de la protection de ces témoins de notre histoire… Plusieurs de ces magnifiques bâtiments furent à ce jour laissés à l’abandon, voire à la démolition pure et simple.
Le Conseil du patrimoine religieux du Québec, un organisme relié au ministère de la Culture du Québec, a précisément pour mission de promouvoir et de soutenir financièrement les projets de requalification de lieux de culte québécois de toute allégeance. Il est essentiel que ces initiatives proviennent des milieux concernés et puissent assurer une certaine pérennisation de ces témoins historiques. Cet organisme gère et distribue un montant annuel de 25 M$ en subventions pour faciliter la mise en œuvre de projets de protection et de réaffectation d’églises, de presbytères, de couvents qui ont de l’importance, aux yeux des populations qui vivent à leur proximité.
Notre gouvernement avait fait la promesse d’ajouter annuellement 10 M$ pour 2024-25 et 2025-26, dans le but de satisfaire aux besoins grandissants des communautés locales touchant la requalification de leurs églises. Pourtant c’est avec beaucoup de tristesse que nous apprenions dernièrement que Québec ne respectera pas cet engagement. Peu de voix se sont fait entendre pour dénoncer cette situation. Sommes-nous si peu fiers de notre patrimoine que nos élus ne craignent aucunement les effets négatifs d’une telle décision?
Nos trois paroisses font face à des enjeux majeurs concernant la requalification des lieux de culte. Il n’y a actuellement aucune stratégie ou réflexion commune concernant l’avenir de nos lieux de culte. L’effet le plus négatif des fusions paroissiales a sans nul doute produit un désintéressement des populations concernées à l’égard de l’avenir de leurs temples. Il faut réveiller cette fierté et à l’instar de la population et de certains résidents de Saint-Nicolas, Pintendre, Saint-Lambert-de-Lauzon, Saint-Jean-Chrysostome, Saint-David et Sainte-Jeanne-d’Arc, agir concrètement pour la protection de nos héritages. Il faudra aller plus loin, se réapproprier ces lieux historiques, les réaffecter en réponse aux besoins exprimés par nos citoyens pratiquants ou non. Faire comprendre à nos représentants élus qu’ils doivent inclure dans leurs engagements la pérennisation des témoins de notre histoire que sont nos églises.
Roger Lachance, marguillier SJDL
Membre du conseil d’administration du Conseil du patrimoine religieux du Québec.