Œuvrant dans le milieu du cinéma depuis 20 ans, Pascal Payant possède une façon de faire ses films bien à lui. Avec de l’expérience en tournage dans de nombreux pays comme l’Islande, la Suède, la France et plus encore, ce dernier, accompagné de sa caméra, réalise l’entièreté de ses projets seul ou avec une équipe très réduite.

«Je fais tout de A à Z. C’est moi qui l’écris, qui le dirige, qui le produis, qui fais la musique, le montage. C’est moi qui fais la sélection des acteurs, qui les conduis, les nourris. C’est vraiment un défi. C’est vraiment chargeant émotionnellement et physiquement», explique Pascal Payant.

À travers son parcours en tant qu’autodidacte, son objectif est de faire réaliser aux passionnés de cinéma qu’il est possible de créer un film de qualité tout en travaillant avec un plus petit budget et avec une équipe restreinte.

«Je veux que les gens sachent qu’il y a d’autres façons de faire. Tu n’as pas besoin d’avoir 4 M$. Il y a tellement d’autres façons de faire des films. Tu as juste besoin d’avoir une confiance, une passion, une motivation», ajoute-t-il.

C’est pendant la pandémie que Pascal Payant a décidé de se lancer dans la réalisation d’une collection de dix longs-métrages. À ce moment, ce dernier en comptait déjà trois à son actif. Maintenant que son projet est complété, il ne reste qu’à faire la promotion et à rendre public son travail, ce qui lui prendra encore quelques années. All Eyes On Me est le quatrième film de cette série de 10.

Une expérience hors du commun
Comme à son habitude, pour le tournage d’All Eyes On Me, Pascal Payant est parti pour l’Islande, caméra sous le bras avec pour seul compagnon son technicien de son. Avec les trois acteurs présents dans le film, le tournage s’est réalisé en 10 jours et ce, avec pour seul financement, l’argent du réalisateur.

Le long-métrage raconte l’histoire d’un homme qui a perdu sa famille dans un accident. Un an plus tard, il décide de réaliser un voyage à travers l’Islande pour aller se recueillir sur leur tombe. Pendant son parcours, il rencontrera une jeune femme qui a fui la Pologne.

Parmi la série de films de Pascal Payant, il ne s’agit pas du seul projet que le Lévisien réalise avec l’acteur islandais Gudmundur Thorvaldsson. L’Islande est d’ailleurs un plateau de tournage qui l’intéresse énormément, y planifiant déjà un autre projet cinématographique.

«Ça ne coûte rien de filmer en Islande. Le paysage est magnifique. Il y a des volcans qui sautent partout. Je me demande toujours comment utiliser les lieux, comment utiliser la nature de chaque pays pour le rendre dans mon film», indique le Lévisien.

All Eyes On Me a finalement obtenu une aide financière en postproduction de la part du comité Iceland Film Fund. Lors de la présence de Pascal Payant au RIFF, ce dernier a d’ailleurs eu la chance d’être invité à rencontrer la présidente de l’Islande, Halla Tomasdottir, afin de discuter de l’industrie du cinéma avec elle et d’autres personnes du milieu.

Un défi local
Avec plusieurs réussites à l’étranger, le défi pour Pascal Payant est de faire rayonner son travail au Québec et au Canada. Comme ses films se déroulent à l’extérieur du pays et dans la langue d’origine de l’acteur, l’obtention de subventions québécoises pour ses projets est difficile, voire impossible.

Pascal Payant ne ferme toutefois pas la porte à réaliser éventuellement des projets au Québec ou de réaliser des projets d’encore plus grande envergure.

«Je suis rendu au stade où j’aimerais essayer d’aller à un autre niveau, mais même si tu me donnais un million, je sais que je m’assurerais d’avoir juste la plus petite équipe possible pour pouvoir aller vite», conclut Pascal Payant.

Pascal Payant travaille déjà sur son prochain film, qui l’amènera en Italie cet hiver.