En effet, l’étude réalisée par le professeur Jean Dubé et Ismaëlh Ahmed Cissé, diplômé du doctorat à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, a démontré que l’arrivée d’un magasin de la bannière Walmart ne mine pas l’activité commerciale des plus petits commerces l’entourant.

«Une de nos hypothèses est que, s’ils veulent survivre, ils ont avantage à se distancer de ce que le gros joueur peut offrir parce qu’ils ne seront jamais capables de compétitionner sur tout ce qui s’appelle prix, disponibilité et plein d’autres variables», explique Jean Dubé en mentionnant que les petits commerces pourraient se tourner plutôt vers «le service personnalisé et un meilleur suivi», par exemple. Également, une partie de cette performance est attribuée aux efforts des entrepreneurs, croient les chercheurs.

Ces derniers se sont plutôt intéressés aux nouveaux commerces entourant les mégadétaillants et constatent que le résultat de leur étude est «contre-intuitif par rapport à la littérature».

«Quand Walmart arrive quelque part, il fait plutôt des dégâts. Mais avec les nouvelles entreprises, on voit qu’elles sont capables de s’adapter. L’arrivée d’un géant force les entrepreneuses et les entrepreneurs à définir les meilleures stratégies pour faire leur place dans le marché», ajoute Ismaëlh Ahmed Cissé.

Ce dernier conclut également que ces résultats «confirment l’importance de l’entrepreneuriat local et de sa capacité à s’ajuster à de nouvelles situations par la résilience et la capacité à tirer profit des occasions».

Méthodologie

Afin de mener cette recherche, les chercheurs ont évalué les données de plus de 680 entreprises étalées de 1999 à 2007 et réparties entre Rimouski, Salaberry-de-Valleyfield, La Pocatière et Sorel-Tracy. Les deux premières ayant un magasin de la bannière Walmart dans leur municipalité respective tandis que les deux autres n’en ayant pas.