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Le 55 n’est pas près de déménager, affirme Richard Bégin

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Photo : Archives - Gilles Boutin

24 sept. 2024 08:10

Pour donner suite à l’annonce du déménagement du 55 par Gilles Lehouillier, le maire de Lévis, Richard Bégin, le directeur du Centre aide et prévention jeunesse de Lévis (CAPJ Lévis) qui supervise ce service venant notamment en aide aux personnes aux prises avec des enjeux d’itinérance, affirme qu’il est peu probable que le centre soit relocalisé prochainement.

À lire : Changement de zonage dans une portion du Vieux-Lévis pour régler l’enjeu du 55

Rappelons d’emblée que depuis son ouverture en 2022, le 55, situé dans le Vieux-Lévis, fait l’objet de nombreuses critiques, tant par le voisinage que par la Ville elle-même. Tous deux soulèvent une cohabitation difficile entre les usagers du centre et les citoyens, qui ne se sentent pas en sécurité dans leur quartier.

«On travaille depuis un certain temps pour regarder les possibilités de relocalisation. La Ville nous a dit que ce n’était pas vivable dans le secteur. On a une obligation sociale d’accueillir les gens en instabilité résidentielle ou en situation d’itinérance pour leur fournir des services. Pour l’endroit, nous effectuons des recherches, mais nous n’avons rien de concret. Ça risque d’être le même problème, personne n’en veut dans son secteur», déclare Richard Bégin.

Selon l’administration Lehouillier, l’objectif serait de déménager le centre avant la fin du mois d’octobre. Le maire de Lévis confie avoir rencontré des représentants du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) et tenu deux rencontres avec Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, afin d’étudier cette éventualité. Richard Bégin, quant à lui, semble trouver cette affirmation utopique.

«Réalistement, je ne vois pas comment on pourrait déménager d’ici la fin octobre. Déménager, où? Ce n’est pas réaliste. C’est un beau souhait. Nous, auprès de la clientèle, on les assure que le 55 restera ouvert tant que nous n’avons pas trouvé de nouveaux locaux. Je pense que l’accueil inconditionnel est là pour rester, peu importe l’endroit. Pour l’instant, nous sommes là. On est ouvert à se relocaliser et bonifier les services, mais, présentement, on n’est pas rendu à déménager», explique-t-il.

Le directeur de l’organisme lévisien est d’avis que la principale problématique associée à la relocalisation du centre serait son coût. Selon Bernard Drainville, député de Lévis, Lionel Carmant aurait manifesté de l’ouverture à fournir l’aide financière nécessaire au déménagement du refuge le 55.

«Le problème de relocaliser ce service-là, ce sont les coûts. C’est un service communautaire de proximité. C’est un zonage payant. Tous les zonages payants sont autour des écoles et des garderies. […] Je sais qu’il y a eu des rencontres entre les ministres Drainville et Carmant ainsi que M. Lehouillier, mais nous n’avons pas été invités», explique M. Bégin.

Pour l’instant, il confie ne pas avoir été mis au courant des avancements du dossier par la Ville de Lévis.

«Dans nos conditions pour la relocalisation, il faut qu’il y ait un circuit de transport en commun à haut niveau. Il faut qu’on reste près des organismes d’aide et des soins de santé. On fait de la réinsertion sociale, donc il faut rester dans un environnement où c’est facilement accessible. Est-ce que les usagers vont quitter le Vieux-Lévis complètement? Je ne sais pas. Il y a le Marché fermier Ostara, Espace Finances et le Café la Mosaïque. Les clients qui fréquentent le 55 fréquentent aussi ces installations-là», ajoute-t-il.

Le refuge situé dans la côte du Passage offre plusieurs services essentiels à sa clientèle tels que le renouvellement de la carte d’assurance maladie, du dépannage alimentaire et vestimentaire ponctuel. Depuis le 1er avril, 237 douches y ont été prises.

Le centre offre également de l’hébergement d’urgence pour ses usagers n’ayant nulle part où dormir la nuit. Depuis le mois de juin, ce service de sept lits est au maximum de sa capacité, tous les soirs. Depuis son ouverture en 2022, le directeur du centre estime que son nombre d’utilisateurs a doublé, voire triplé.

«L’itinérance ne fait que commencer. Tous les voyants sont au rouge. Les banques alimentaires débordent. Les loyers sont inabordables pour les gens qui souvent ont des contraintes sévères à l’emploi, que ce soit physique ou psychologique. Lorsqu’un individu gagne 1 200 $ par mois et doit se trouver un loyer à 800 ou 900 $, c’est normal qu’il soit en situation de pauvreté», conclut Richard Bégin.

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