Rappelons d’emblée que la qualité des soins à l’urgence du centre est au cœur de l’actualité depuis quelques semaines. Selon des témoignages rapportés dans le journal Le Soleil, les infirmières de l’urgence doivent régulièrement «déroger des protocoles de soins». Cette situation durerait depuis environ un an, soit depuis le transfert des six civières allouées à l’urgence vers l’Hôtel-Dieu de Lévis.

D’ailleurs, une pétition et une lettre ouverte ont depuis été lancées. «Des citoyens ont exprimé leurs préoccupations par le biais d’une pétition, signée à ce jour par plusieurs centaines de personnes inquiètes que l’hôpital soit converti en clinique médicale», peut-on notamment lire dans cette dernière.

«De manière générale, ce sont de bons soins qui sont donnés par le personnel. Par contre, si je regarde les faits rapportés, il y a matière à révision. Selon les faits, on va à au-delà des protocoles de soins», a mentionné la directrice des soins infirmiers du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA), Liliane Bernier, pour qui les patients de la majorité des cas rapportés auraient dû être transférés à l’Hôtel-Dieu de Lévis.

«En ce moment, l’analyse qu’on fait, c’est que l’urgence ambulatoire répond bien aux besoins de la population. On pense que la classification du centre est bonne. Cela étant dit, nous n’avons pas l’intention d’affecter l’offre de services de l’urgence. […] À la lumière de ce qui est sorti dans le journal, on a demandé aux personnes responsables de la qualité des actes professionnels de porter un regard sur ces situations. C’est important que les équipes en place réalisent les activités cliniques qui sont prévues d’être réalisées et assurent un transfert rapide des patients vers Lévis. Ce sont environ 6 % des 50 000 patients qui requièrent un transfert», a ajouté Patrick Simard, le président-directeur général du CISSS-CA.

Le syndicat souhaite le retour des civières

«Ma première réaction aux propos de Mme Bernier, c’est qu’elle est complètement déconnectée. Ça fait des années qu’elle n’a pas mis les pieds ici. Honnêtement, c’est du gros n’importe quoi et on est très fâchés de ça. Les salariés sont en maudit et je pèse mes mots», a réagi Carole Mercier, présidente du Syndicat des professionnels en soins de Chaudière-Appalaches (SPSCA) quant aux réponses de Liliane Bernier.

Cette dernière a aussi partagé son souhait de rapatrier les six civières à l’urgence du centre, ce qui représente, selon elle, «la solution». Cependant, la directrice des soins infirmiers du CISSS-CA, rejette la suggestion, répondant que «ça ne changerait rien à la situation».

«Ajouter des civières ne changerait pas l’environnement et ne changerait pas la mission de l’urgence. En l’occurrence, civière ou pas, il y a des soins pour lesquels l’urgence du Centre Paul-Gilbert n’est pas le bon endroit et il faut rediriger la clientèle. On était dans une sous-utilisation avec les civières. On parle environ de 16 % du taux d’occupation à l’intérieur de l’urgence», maintient Mme Bernier.

Martine Biron «rassurée»

À la suite de sa visite au Centre Paul-Gilbert et de sa rencontre avec Patrick Simard, Martine Biron a pour sa part avoué être «rassurée».

«Essentiellement, j’ai demandé au PDG du CISSS-CA de rencontrer les principaux signataires de la pétition pour qu’on puisse leur donner les renseignements sur la mission du Centre Paul-Gilbert. De ce que j’ai entendu, j’ai été assez rassurée parce que plus de 83 % des gens qui se présentent ici sont traités sur place. […] On m’a rassuré aussi sur les blocs opératoires. Il y a deux salles d’opération qui fonctionnent à plein régime», a lancé la députée des Chutes-de-la-Chaudière.

Cette dernière ajoute qu’elle rencontrera à nouveau Patrick Simard à la fin du mois de septembre. Elle assurera ensuite des suivis sur une base régulière pour que «les choses avancent bien et que les citoyens sont entendus».

Repensons Lévis veut des réponses

Tout comme le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, les représentants de Repensons Lévis au conseil municipal de la Ville, Serge Bonin et Alexandre Fallu, ont demandé l’heure juste au CISSS-CA.

«Nous souhaitons obtenir les statistiques les plus à jour concernant l’évolution de la fréquentation du Centre Paul-Gilbert et des services qui y sont offerts. Nous vous demandons l’engagement politique que les services d’urgence demeurent pleinement fonctionnels et que l’offre de services soit rétablie à pleine capacité pour en assurer la pérennité à long terme afin de répondre aux besoins croissants des Lévisiens», ont indiqué Serge Bonin et Alexandre Fallu dans la lettre adressée à Martine Biron, Bernard Drainville, député de Lévis, Stéphanie Lachance, députée de Bellechasse et Christian Dubé, ministre de la Santé.