«La situation chez nous est correcte. Cependant, c’est la première année où il y a de l’attente. Tout le monde peut avoir son premier répit du mois, mais pour un second, c’est là que nous ne sommes pas capables de répondre. Mais ils ne sont pas nombreux. Ça va quand même bien ici», a soutenu, d’entrée de jeu, le directeur général de la Maison de répit de Lotbinière, à Saint-Apollinaire, Michel Lemay.
De trois à cinq usagers par mois n’ont pas accès à ce second répit en hébergement, ajoute-t-il. L’une des raisons qui peuvent l’expliquer c’est l’augmentation des cas exigeants. Cela peut être des personnes qui doivent être accompagnées en tout temps par un intervenant ou d’autres qui nécessitent des soins spécifiques.
«Depuis le début de l’année, nous avons identifié un besoin plus important de formation. C’est souvent lié à la lourdeur des besoins : il y a du gavage, de l’insuline pour le diabète… On n’a pas le choix de former plus nos gens», a précisé M. Lemay.
Conséquemment, la maison de répit a besoin d’un personnel plus expérimenté, ce qui complique le recrutement. «Trouver de la main-d’œuvre qualifiée ce n’est pas facile. C’est un peu mieux qu’il y a un an ou deux, mais c’est encore là», a poursuivi Michel Lemay.
Aide du gouvernement
En 2023, les maisons de répit du Québec ont reçu la confirmation d’un financement de 50 M$ sur cinq ans qui avait été annoncé par le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant. Il a permis à l’organisation de remettre en place des services qui avaient été interrompus «pour assurer les séjours de répit».
Toutefois, cet équilibre est fragile. «Si nous avions une augmentation de la clientèle, ce serait une autre affaire», a affirmé Michel Lemay.
Constat généralisé
Les défis des maisons de répit au Québec sont similaires selon le sondage réalisé pour Répit Québec auprès de 52 organisations de répit du 27 novembre au 20 décembre 2023.
Ainsi, plus d’un organisme de répit sur cinq songe ou a déjà pensé à fermer en raison de difficultés de financement. En moyenne, les familles qui sont sur des listes d’attente patientent 317 jours pour obtenir une place. Dans 41 % des organismes, la liste s’étire sur plus de sept mois.
Quatre organismes sur cinq (81 %) ont dû s’adapter et procéder à des changements en raison du manque de fonds dans les cinq dernières années.
Plusieurs organismes ont diminué leur nombre de services (36 %); ont réduit leur nombre de familles desservies (31 %) et augmenté leurs prix (52 %).