«Mon ancêtre, avec Michel Lemay, a traversé le fleuve et ce sont les deux premières familles qui ont fondé Lotbinière. Lotbinière a 300 ans aujourd’hui, mais ils étaient là 50 ans avant, avant qu’il y ait une église, un prêtre et un registre», a souligné l’auteur.
Le roman relate l’histoire de Jean Baudet qui s’est embarqué pour la Nouvelle-France à 14 ans et de Marie Grandin, orpheline qui vient tenter sa chance de l’autre côté de l’océan comme fille du Roy, alors qu’elle n’avait pas 20 ans.
«Quand elle arrive ici, il y a 10 hommes pour une femme et elle choisit ce petit cultivateur de 21 ans. Trois mois plus tard, ils se marient. Ils vont élever 10 enfants sans en perdre un dans des conditions où il y avait beaucoup de mortalité infantile», raconte l’auteur. Ce récit, poursuit-il, c’est celui d’une famille qui s’est débrouillée face à la maladie, à l’hiver et aux difficultés de la vie à ce moment.
Pour construire son histoire, il s’est inspiré des documents officiels de l’époque. Actes de mariage, de naissance, inventaires, etc. Ce travail de recherche l’a aussi mené à s’intéresser au vocabulaire qui était utilisé.
«Tous les contrats notariés et les recensements, on peut les suivre, mais ça ne dit pas comment ils étaient ou comment ils pensaient. On n’a pas d’indication. C’est à ce moment que le romancier embarque. À partir d’une trame historique vérifiée et vraie, il va voir comment les gens ont vécu. L’auteur remplit les blancs que l’histoire ne raconte pas», a expliqué Raymond Beaudet.
Une histoire de résilience
À travers ce récit, Raymond Beaudet fait également l’éloge du courage et de la ténacité de ses ancêtres ainsi que de tous ceux qui ont peuplé la Nouvelle-France.
«Quand ils sont arrivés [à Lotbinière], il y avait moins de 10 personnes. Il fallait qu’ils se débrouillent, qu’ils bûchent la terre, construisent la maison avec les rondins, élèvent les animaux et cultivent la terre. […] C’étaient de jeunes Français qui n’avaient pas ça dans leur pays. Ils se sont débrouillés et entraidés. Ils ont beaucoup appris des autochtones», a-t-il décrit.
Passionné d’histoire
Raymond Beaudet a toujours eu un intérêt marqué pour l’histoire. Cet intérêt, qui remonte à son enfance, s’est traduit plus tard par une implication auprès de l’Association des familles Beaudet.
Une rencontre de l’association lui a permis de mettre la main sur des documents touchant l’arrivée de Jean Beaudet en Amérique du Nord. Ont suivi plusieurs textes (300) qu’il a publiés sur la page Facebook de l’association. «Ç’a été la base du roman», a-t-il mentionné.
Ce retour aux sources lui permet aussi de mieux comprendre la société dans laquelle on vit.
«Lorsque tu veux savoir d’où l’on vient, qu’est-ce qui fait que l’on réagit de telle ou telle façon ? Pourquoi notre société est-elle plus égalitaire ? Il y a des raisons historiques», rappelle-t-il.