Les mesures proposées dans la réforme visent notamment les objectifs suivants, selon Québec :
- favoriser une meilleure organisation du travail en permettant une plus grande mobilité de la main-d'œuvre sur le territoire québécois, tout en conservant une priorité d'embauche régionale;
- permettre aux salariés permanents des offices d'habitation du Québec de réaliser des travaux d'entretien, de réparation, de rénovation et de modification dans les logements dont les offices sont responsables;
- faciliter l'accès à l'industrie de la construction et l'inclusion des groupes représentatifs, notamment les femmes, les membres des Premières Nations, les Inuit ainsi que les personnes issues de l'immigration;
- optimiser le régime de négociation des conventions collectives, notamment en modifiant la séquence et les périodes allouées au maraudage et à la préparation des négociations ainsi qu'en améliorant les mécanismes de médiation et de plainte, le tout afin de favoriser le règlement harmonieux des négociations;
- permettre la négociation d'une rétroactivité des augmentations salariales et mettre en place un nouveau fonds à la Commission de la construction du Québec pour le versement de celle-ci;
- renforcer la gouvernance, le rôle et le fonctionnement de la Commission de la construction du Québec en favorisant sa transparence et son imputabilité, entre autres par la création d'un comité paritaire dédié aux relations du travail et par la mise en œuvre d'un mandat de collaboration avec les ministères et organismes.
«La loi sur l'industrie de la construction n'a pas été révisée depuis 30 ans. Notre gouvernement saisit l'occasion, vu le contexte économique actuel, de moderniser celle-ci afin qu'elle soit adaptée aux réalités d'aujourd'hui. Notre industrie est très sollicitée. Il est essentiel d'augmenter sa productivité. C'est donc un moment opportun pour revoir des façons de faire et s'assurer que l'industrie fonctionne de façon plus souple et plus efficace. Nous avons besoin que tout le monde mette l'épaule à la roue pour que cette industrie performe à la hauteur de ses capacités», a argué M. Boulet, après le dépôt du projet de loi.
Réactions aux antipodes
Si la réforme envisagée par le gouvernement provinciale est accueillie d'un bon œil par les représentants des dirigeants d'entreprises de construction, plusieurs syndicats représentant les travailleurs de cette industrie ont rapidement décrié les changements envisagés par Québec.
«L'association salue l'engagement du gouvernement à promouvoir l'innovation et la compétitivité au sein de l’industrie, dans l’objectif clair d’augmenter la productivité. Elle souligne particulièrement les mesures ciblées sur la mobilité de la main-d’œuvre et la polyvalence dans l’exercice des métiers, des éléments cruciaux pour la prospérité du Québec. L’engagement du gouvernement à mettre en œuvre des solutions concrètes permettra d'accroître l'efficacité des chantiers, de renforcer la compétitivité, d'offrir des opportunités d'emploi plus diversifiées et valorisantes, en plus de contribuer à réduire les coûts de construction. Les Québécoises et les Québécois seront les premiers bénéficiaires de cette réforme», s'est notamment réjoui l'Association de la construction du Québec (ACQ).
«La vraie solution n'est pas de permettre à un métier d'exercer les tâches d'un autre métier, mais d'attirer plus de monde en formation et de développer les compétences. La vraie productivité passe par là. On a eu 47 000 inscriptions dans le nouveau programme de formation accélérée. Il faut plus de moyens pour favoriser l'inscription à des formations plus complètes, ça
presse», a pour sa part déploré Caroline Senneville, présidente de la CSN.