mercredi 4 décembre 2024
Votre Journal. Votre allié local.
Environnement

Un travail pour mieux comprendre les cours d’eau

Les + lus

Photo: Mélanie Labrecque

19 juil. 2023 09:04

Le Laboratoire d’hydrologie forestière de l’Université Laval travaille actuellement sur un projet de cartographie du littoral. L’objectif, c’est d’améliorer les connaissances sur les petits milieux aquatiques et éventuellement aider à la gestion du territoire. Des équipes du laboratoire visiteront, jusqu’au mois d’août, différents sites en bordure du fleuve, de Leclercville à Saint-Antoine-de-Tilly.

Sur ces sites prédéterminés, les chercheurs étudieront les traces laissées par des crues importantes et des inondations sur les berges des petits cours d’eau qui bordent le littoral. Tout ce travail vise à valider des informations qui se trouvent sur des cartes en haute résolution produites pour le gouvernement.

L’algorithme développé à partir de cartes et de données LiDAR par l’équipe de Sylvain Jutras, le responsable du Laboratoire d’hydrologie forestière de l’Université Laval, est efficace pour les grands plans d’eau et la forêt boréale. Par exemple, il a permis d’observer quatre fois plus de cours d’eau intermittents (qui ne coulent pas pendant une partie de l’année) et deux fois et demie plus de cours d’eau permanents, souligne le chercheur.

«Dans le sud du Québec, on n’augmente pas vraiment leur nombre, mais le parcours de l’eau est intéressant à analyser. Cependant, il y a plusieurs inexactitudes à très petite échelle. On se rend compte que l’une des faiblesses des outils qu’on a produits, c’est que le gouvernement du Québec ne possède pas de base de données des ponceaux (tuyau dans lequel s’écoule l’eau). Si un ponceau passe sous une route, il est invisible. Pour déterminer le parcours de l’eau, il faut connaître son orientation et sa direction, de là les erreurs. Une fois sur le terrain, c’est le genre d’information qu’on peut analyser rapidement.»

Aménagement du territoire

Même si tout ce travail semble théorique, il aidera à mieux définir les rives, les bandes riveraines, les zones boisées ainsi que les zones de débordement.

Il pourra alimenter le gouvernement, les chercheurs et le milieu municipal sur les questions d’aménagement du territoire. Les ministères concernés pourraient, entre autres, mieux cibler des secteurs à préserver ou encore ceux où certains aménagements seraient autorisés.

«La publication de cartes à haute résolution qui décrivent des milieux riverains et aquatiques peut avoir des enjeux socio-économiques. Nous en sommes conscients. Ce qu’on pense, c’est qu’en les définissant mieux, les preneurs de décisions locaux pourront faire de meilleurs choix pour protéger l’eau et les activités à proximité», a rajouté Sylvain Jutras.

Le résultat de ces travaux devrait être prêt d’ici deux à trois ans. «Nous souhaitons fermement que ça serve. Nos objectifs de recherche ne sont pas de publier des articles scientifiques, mais de produire des outils qui seront utilisés dans la gestion du territoire pour faire une meilleure gestion des ressources en eau des territoires», a précisé Sylvain Jutras.

Au niveau technique, les chercheurs doivent démontrer scientifiquement la validité des outils avec lesquels ils travaillent.

Documenter les basses-terres du Saint-Laurent

Les connaissances sur les grands cours d’eau de la forêt boréale dans le nord du Québec sont nombreuses. Toutefois, ce n’est pas le cas dans le sud de la province. Dans ce contexte, la MRC de Lotbinière devient un territoire d’intérêt pour les scientifiques.

«Elle regroupe des endroits où il y a eu, par le passé, des pratiques ou des travaux en lien avec la rectification des cours d’eau avec le creusage, la création de fossés, de la voirie forestière ou municipale. Beaucoup de travaux de recherche ont été faits en forêt boréale publique, mais il y en a eu peu dans les Appalaches et dans les territoires plats des basses-terres du Saint-Laurent. Lotbinière répond à tous ces critères», a précisé Sylvain Jutras, dont le champ d’expertise est justement les petits cours d’eau de 10 à 15 km2.

Il ajoute que la MRC de Lotbinière regroupe différents types de sols : argileux ou sablonneux, qui influenceront l'écoulement des cours d’eau.

 

 

 

Les + lus