«Personnellement, ce qui m’a motivé, c’est que c’est un véhicule hors du commun. Aussi, c’est très populaire à l’ÉTS de faire partie d’un club étudiant pour développer ses capacités et mettre en pratique ce qu’on apprend», a expliqué le jeune homme.
L’équipe derrière le Chinook 7 est composée de 13 membres, dont Samuel Daigle. Il a joint les rangs de ce groupe scientifique que récemment. «Je suis arrivé après la phase de conception. J’ai participé à sa fabrication puisque nous sommes pratiquement partis de zéro pour faire un véhicule complet. J’ai fait de l’usinage d'éléments mécaniques. On a mis beaucoup de temps pour faire de nouveaux moules et de pièces en fibre de carbone pour créer une nouvelle coque. Elle permet d’obtenir un meilleur aérodynamisme», a-t-il mentionné.
Les étudiants ont aussi développé une transmission pour minimiser les pertes de puissance. Les autres composantes de la voiture éolienne ont été conçues autour de cette pièce d’équipement. Quant au châssis, il génère trois fois moins de frottements. De plus, la masse de l’engin a été réduite de 25 kilogrammes. «Il est évident que tout le poids économisé a une grande importance sur la performance et facilite l’accélération.»
Connaissances
Le concept du véhicule éolien ne vise pas le développement de voitures pour les consommateurs puisque sans vent, elles ne peuvent pas avancer. Toutefois, les travaux permettent d’acquérir un savoir non négligeable sur la conception des éoliennes.
«On peut développer des connaissances sur le fonctionnement optimal à transposer sur une éolienne qui produit de l’électricité.»
Par ailleurs, Samuel Daigle espère que l’expérience qu’il a acquise lui servira lorsqu’il entrera sur le marché du travail. «Ce n’est pas quelque chose qui fera en sorte que je vais obtenir un emploi, mais tout le temps passé à concevoir un équipement de ce genre représente des expériences acquises avant l’entrée sur le marché du travail. Pour les patrons, c’est quelque chose qui peut être intéressant.»
Déjà en planification
L’ancien étudiant du Cégep de Lévis-Lauzon complète actuellement un baccalauréat en génie mécanique. Il compte bien revenir l’année prochaine pour amener le Chinook à un autre niveau. «Nous serons présents avec un meilleur véhicule pour tenter de conserver notre titre. Je serai de la partie et nous avons déjà commencé à travailler sur le concept du nouvel engin.»
Pour l’équipe de l’École de technologie supérieure de Montréal, il s’agit d’un retour sur la plus haute marche du podium. De 2012 à 2016, les étudiants québécois étaient détenteurs du record mondial. L’an dernier, ils ont cédé leur place au Danmarks Tekniske Universitet.
Dans l'univers des véhicules éoliens, ce n’est pas la vitesse qui est utilisée pour calculer la performance, mais un ratio d’efficacité. On l’obtient en divisant la vitesse moyenne du véhicule par la vitesse moyenne du vent. «Il roule face au vent, ce qui permet de créer plus de puissance et d’avoir des vitesses plus élevées. Nous prenons l’énergie du vent pour faire tourner l’éolienne», a rajouté M. Daigle.
Pour sa septième participation, l’équipe Chinook a non seulement établi la nouvelle marque à battre, mais est aussi reparti avec toutes les récompenses accordées: Course la plus rapide avec un ratio d’efficacité de 102,45%, Meilleure moyenne d’efficacité avec un ratio de 98,76%, le prix Gerard Broers pour l’innovation et la première place au classement général.