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Débat entre les candidats de Mégantic-L’Érable-Lotbinière

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Photo : Capture d’écran - Noustv

24 avr. 2025 03:34

​Les candidats du Parti conservateur du Canada (PCC), Luc Berthold, et du Bloc québécois (BQ), Réjean Hurteau, dans Mégantic-L’Érable-Lotbinière ont répondu à l’invitation du Cégep de Thetford et ont participé au débat des candidats le 23 avril dernier.

D’entrée de jeu, le modérateur de l’événement a confirmé que les candidats du NPD, Gabriel D’Astous, et du Parti libéral du Canada, Charles McKraig, avaient été conviés à prendre part à l’exercice. Le candidat néo-démocrate a refusé l’invitation. «Le Parti libéral n’a pas donné suite à notre invitation», a tenu à préciser le modérateur, Pierre-Gabriel Gosselin. Absence qui a été maintes fois soulignée par le candidat conservateur.

Les candidats ont ainsi eu l’occasion de s’exprimer sur des enjeux locaux, nationaux et environnementaux. Ils ont aussi répondu à quelques questions du public entre les thématiques dans ce qui ressemblait beaucoup plus à une séance de questions et réponses qu’à un véritable débat.

Enjeux locaux

Ils ont d’abord été invités à répondre à une question entourant le coût de la vie ainsi que la crise du logement.

«Il est certain que les gouvernements doivent s’impliquer. On doit construire des logements, mais il s’agit d’une juridiction provinciale. Le fédéral doit acheminer de l’argent. Tout le monde doit respecter son champ de compétence», a fait valoir Réjean Hurteau.

«C’est la réalité partout, dans plusieurs petits villages, et il y a plusieurs causes à ça. Il faut permettre de bâtir de nouveaux logements. Il faut qu’ils soient faciles à construire, qu’il n’y ait pas de contraintes administratives et que les services d’urbanismes soient plus collaborateurs», a illustré Luc Berthold.

Les tarifs imposés au Canada par le président des États-Unis ainsi que tous les enjeux économiques qui en découlent auront un impact sur les entreprises d’ici. Les candidats ont été interpellés sur les moyens qu’ils prendraient pour les aider.

«Il faut agir comme dans le temps de la pandémie et s’assurer qu’employeurs et employés puissent conserver un lien d’emploi», a souligné M. Hurteau.

«J’aurais aimé que le représentant libéral soit là parce que j’aurais beaucoup de choses à dire. […] Après 10 ans de gouvernement libéral, on est dans une situation de faiblesse extraordinaire. […] On se retrouve devant un président incontrôlable et imprévisible qui prend des décisions injustifiées. […] Il faut aussi faire attention aux contre-tarifs qui risquent de faire mal à nos entreprises. Il faut être extrêmement ciblés», a renchéri M. Berthold.

Enjeux nationaux

Luc Berthold et Réjean Hurteau ont été appelés, par la suite, à discuter des moyens que prendrait leur parti pour prévenir les propos haineux sur les médias sociaux et réduire la diffusion de fausses informations.

Luc Berthold s’est attardé sur le comportement qu’ont certains hommes envers les femmes sur les médias sociaux, notamment celles qui se lancent en politique. «Les commentaires qu’elles reçoivent, c’est abominable, c’est inacceptable. […] Il faut punir quand les propos dépassent une certaine limite. Le harcèlement, qu’il soit en ligne ou en personne, c’est du harcèlement et c’est passible d’une peine criminelle. Les policiers devraient déployer plus de ressources pour éviter qu’on en arrive à des extrêmes.»

Invité à répondre à la question, Réjean Hurteau s’est contenté de dire : «je n’ai rien à ajouter.» À plusieurs reprises pendant l’exercice, il a tenu ce genre de réponse.

Une autre question a porté sur les baisses d’impôt promises et sur les programmes sociaux qui seraient coupés pour les financer.

«Nous ne sommes pas toujours obligés de faire le lien entre baisses d’impôt et coupe dans les programmes sociaux. […] À cause des exagérations du gouvernement précédent, il y a beaucoup d’endroits où l’on peut couper sans toucher les services. On ne touche pas les transferts en santé, on maintient les programmes de soins dentaires et d’assurance médicaments», a noté M. Berthold.

Environnement

Les candidats ont eu à se prononcer sur la cible de réduction des gaz à effet de serre du Canada.

«C’est désastreux. Nous avons toujours dit non aux forages et aux pipelines. Ça ne passera pas. On est là pour l’environnement», a expliqué le bloquiste. «Le Canada a un rôle à jouer, mais sur la scène mondiale. […] Il faut développer un corridor énergétique d’un bout à l’autre du pays pour pouvoir envoyer nos ressources dans des pays comme l’Inde ou les voisins de la Russie. Le gaz naturel peut remplacer les centrales au charbon», a renchéri le conservateur.

Ils ont eu à justifier la position de leur formation sur l’exploitation gazière et pétrolière. «Nous sommes contre. Il faut trouver des alternatives, mais pas le gaz, on détruit tout avec ça», a soumis M. Hurteau. «Nous utilisons encore beaucoup le pétrole et nous ne pouvons pas arrêter de le faire du jour au lendemain. On prône une transition plus lente, mais plus sûre avec un rôle accru pour les entreprises.»

Quant aux subventions à l’industrie fossile, faut-il les arrêter ? «Pour le Bloc, c’est l’évidence même», a simplement dit Réjean Hurteau.

«Nous ne voulons pas payer pour un pipeline, c’est l’entreprise privée qui doit le faire. Nous voulons aussi limiter les procédures d’approbation à traverser pour le faire», a répondu Luc Berthold.

Identité québécoise

L’un des moments marquants de l’échange entre les deux candidats est lorsque Luc Berthold a demandé à Réjean Hurteau s’il le considérait comme un Québécois. Le candidat bloquiste n’a pas directement répondu à la question. «Je crois que vous êtes une personne qui habitez le Québec», a-t-il répondu lorsque M. Berthold lui a reposé la question.

«Je n’ai pas besoin que quelqu’un vienne me dire : oh, je pense que parce que vous habitez au Québec peut-être que vous êtes Québécois. Je suis québécois comme nous tous, comme vous et lorsque vous dites que ça prend un Québécois pour représenter la région à Ottawa et bien je suis un Québécois et je représente la région à Ottawa depuis 2015», lui a renvoyé M. Berthold.

L’échange s’est poursuivi pendant plusieurs minutes entre les deux candidats.

Questions

Le public a aussi pu contribuer à l’échange. L’un d’eux a demandé quelles seraient les mesures que le gouvernement prendrait pour l’aider à propulser son entreprise. «C’est de faciliter votre travail en éliminant la bureaucratie et la paperasse pour que vous puissiez faire votre projet sans être embêté par un gouvernement qui est trop présent», a répondu Luc Berthold.

Une autre s’est inquiétée du financement des médias locaux. «Dans notre plateforme, il y a un fonds d’investissement pour les médias locaux et communautaires pour qu’on ait accès à de l’information dans les différentes régions», a mentionné M. Berthold.

D’autres ont abordé les intentions des deux partis advenant l’élection d’un gouvernement minoritaire. Luc Berthold a été interpellé pour préciser la plateforme économique du parti et sur les démarches à propos de la voie de contournement à Lac-Mégantic. «Ça fait 10 ans que j’essaie de travailler avec les libéraux pour faire avancer le dossier pour faire avancer le projet et malheureusement, ça ne fonctionne pas», a déploré le candidat conservateur après avoir énuméré l’ensemble des démarches qu’il a fait dans les dernières années.

«Je comprends que M. Berthold a fait de son mieux, mais au bout du compte, c’est l’échec», a répliqué M. Hurteau.

Pour ceux qui souhaitent visionner le débat, il est disponible sur le site Internet de Noustv

 

 

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