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Québec confirme les changements qu'il souhaite instaurer

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Photo : Archives

09 mai 2024 03:03

Le ministre responsable des Infrastructures et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, ainsi que la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, ont confirmé, le 9 mai, l'intention du gouvernement provincial de déployer une Stratégie québécoise en infrastructures publiques ainsi que le dépôt du projet de loi visant la création de Mobilité Infra Québec.

Rappelons que Mobilité Infra Québec serait une nouvelle agence gouvernementale réunissant une équipe spécialisée ayant pour mission principale d'analyser, de planifier et de réaliser, sur mandat du gouvernement, tout projet complexe de transport, dont ceux en transport collectif.

Québec argue que la création de Mobilité Infra Québec favoriserait le développement d'une vision nationale des projets complexes de transport et contribuerait à doter le Québec d'un pôle d'expertise de pointe dans son domaine permettant d'assurer une meilleure planification et d'accélérer la conception et la réalisation des projets sous sa responsabilité.

Pour sa part, la Stratégie québécoise en infrastructures publiques vise principalement à accélérer la réalisation des projets, à diminuer les coûts, à assurer davantage d'efficience dans la planification et la réalisation des projets et à améliorer l'état global des infrastructures publiques. Elle «modernisera les façons de faire du gouvernement et assurera que le cadre d'intervention gouvernemental demeure efficace et adapté à chaque projet», promet Québec.

Pour permettre l'atteinte des objectifs inscrits dans la Stratégie québécoise en infrastructures publiques, des modifications législatives à la Loi sur les contrats des organismes publics et à la Loi sur les infrastructures publiques sont proposées.

Ces modifications visent notamment à permettre aux organismes publics de conclure des contrats de partenariat «qui reposent sur la collaboration», simplifier et accélérer la démarche gouvernementale d'autorisation et de suivi des projets majeurs, «permettre davantage d'agilité ou de marge de manœuvre» en matière d'infrastructures publiques ainsi «qu'alléger le fardeau administratif des organismes publics et accroître la performance administrative».

Renforcer le ministère

Ces annonces n'ont toutefois pas été bien accueillies par certains intervenants, dont Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ). Le groupe s'oppose à la création de Mobilité Infra Québec, plaidant plutôt pour un renforcement de l'expertise interne au sein du ministère des Transports.

Le SFPQ estime que la nouvelle entité créée conduirait plutôt à une «pratique de gouvernance antidémocratique issue de la démission de la responsabilité politique du ministère».

«S'il y a des dépassements de coûts ou des retards pour la mise en chantier des projets complexe de transports incluant le transport collectif, c'est à la ministre d'en répondre. Et pour s'assurer d'avoir le financement suffisant pour ces projets-là, c'est aussi à la ministre de se battre. Avec ce projet de loi, tous les ingrédients sont plutôt réunis pour conduire cette réforme vers une grande noirceur. Qui serait responsable de rendre des comptes à la population pour les retards de mise en chantier de grands projets de transport collectif, pour les dépassements des coûts, pour l'absence de suivi sur l'octroi des dizaines de milliards de dollars en contrats publics? Le blâme pourrait toujours être rejeté sur les administrateurs de l'agence plutôt que sur la ministre des Transports. Exactement comme on a vu l'an dernier avec le fiasco informatique SAAQclic. Les ministres Éric Caire et Geneviève Guilbault se sont défilés de leur responsabilité, et c'est le PDG de la SAAQ qui a été blâmé et limogé. Mais comment se fait-il qu'aucun ministre n'ait pris le blâme et assumé les conséquences?», a déploré Christian Daigle, président général du SFPQ.

«Il y a enfin une ministre qui comprend les limitations du MTQ. Nous avons besoin d'ingénieurs mieux payés et moins de bureaucratie, mais on devrait réformer la structure actuelle plutôt que d'ajouter un autre organisme en parallèle. En créant une structure supplémentaire, on ne règle en rien les problèmes au MTQ», a pour sa part conclu Marc-André Martin, président de l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec.

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