«Ces hausses sont le résultat de la pression inflationniste des dernières années et sont les mêmes que celles de 2024 pour la clientèle résidentielle et les grands clients industriels. La hausse pour la clientèle commerciale est inférieure à la hausse de 2024 qui était de 5,1 %», a d’emblée expliqué Hydro-Québec par voie de communiqué.
Selon les calculs de la société d’État, cet ajustement occasionnerait en moyenne chez les consommateurs résidentiels une hausse mensuelle de 2,40 $ pour un logement, 4,50 $ pour une petite maison, 6 $ pour une maison de taille moyenne et 7,40 $ pour une grande maison.
Un budget de 60 M$ sera prévu afin de soutenir les ménages à faible revenu, notamment pour le paiement des factures et de la dette de certains clients qui ont conclu une entente de paiement et pour offrir des programmes en efficacité énergétique visant à réduire la consommation d’électricité à cette clientèle.
Viser l’efficacité énergétique
Hydro-Québec souhaite également mettre de l’avant de nouvelles initiatives visant à mieux consommer et réduire la facture de sa clientèle. La société d’État désire faire passer son budget en efficacité énergétique à 500 M$ en 2025 alors qu’il était de 150 M$ en 2022.
Un tarif incitatif volontaire permettant des économies allant jusqu’à 350 $ par année est prévu pour les consommateurs qui déplaceront leur consommation dans des moments moins critiques de la journée.
Aussi, l’autoproduction maximale d’électricité, notamment via les panneaux solaires, pour la clientèle passera de 50 kW à 1 000 kW et Hydro-Québec entend offrir une subvention pour l’acquisition de panneaux solaires à compter de 2026.
Également, la société d’État souhaite mettre en place, d’ici 2027, des pénalités pour les ménages qui surconsomment, c’est-à-dire 1 % de sa clientèle résidentielle qui consomme plus de 50 000 kWh par année.
Finalement, ces demandes et modifications devront passer par la Régie de l’énergie qui tiendra une audience publique et un examen entre les mois de septembre et décembre prochains. Une décision est attendue en mars prochain.
Une annonce qui déplaît à la FCEI
De son côté, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) se désole «qu'encore une fois ce sont les PME qui ramassent le plus gros de la facture».
«Déjà que l'interfinancement fait en sorte que les PME paient des tarifs de 18 % à 28 % plus élevés que les coûts réels pour les desservir, elles ramasseront la plus forte hausse en avril prochain. Notons aussi qu'à l'exception des fortes augmentations des deux dernières années, la hausse de 3,9 % en ferait la plus importante depuis 2014», a déploré François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.
Selon la FCEI, les investissements massifs prévus dans le plan d’action 2035 d’Hydro-Québec «auront nécessairement des incidences directes sur la facture des clientèles» et l’organisation estime que la facture des PME pourrait être deux fois plus élevée.
Dans un vent de mobilisation, la fédération a ainsi lancé la pétition Tarifs d’électricité et PME : le courant ne passe pas destinée aux entrepreneurs. Pour consulter cette dernière, rendez-vous au www.cfib-fcei.ca/fr/petition/qc-petition-reduisez-tarifs-electricite-pme.