Plus d’une cinquantaine de citoyens ont eu un aperçu des sites projetés pour l’implantation des éoliennes à Saint-Édouard (16), Sainte-Croix (6) et Issoudun (2).
Actuellement, 24 sont à l’étude et 18 seront choisis. Cette sélection se fera, entre autres, à la suite d’un processus d’inventaire des espèces animales, végétales, des caractéristiques des zones ainsi que d’une présentation à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) et du Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE), ont été abordées.
Des simulations de l’impact visuel des 24 éoliennes ont été montrées au public. Lorsque ce nombre sera ramené à 18, il sera moins important.
Des citoyens inquiets
Cette rencontre a surtout été l’occasion pour les citoyens de se faire entendre. Depuis un an, ils sont plusieurs à s’afficher contre ou à manifester des inquiétudes face à ce projet.
Certains affirment être en faveur des parcs éoliens au Québec, mais que les zones agricoles devraient être complètement évitées.
«Je suis parmi les fiers producteurs qui ont dit non. Pas parce que je suis contre les éoliennes, mais je suis contre celles [implantées] en milieu agricole. […] Si la CPTAQ jouait son rôle, il n’y en aurait pas. Un milieu agricole, c’est pour faire de l’agriculture», a résumé Carl Marquis, citoyen et producteur laitier de Sainte-Croix. Ce dernier s’est également interrogé sur l’espace qui sera réellement occupé par les installations.
D’autres remettent en question l’acceptabilité sociale entourant la réalisation du parc. Cela a donné lieu à un échange animé entre Domaël Blanchet, un citoyen de Saint-Édouard, et le préfet de la MRC de Lotbinière, Daniel Turcotte.
«En juin de l’année passée, une pétition a été signée par plus de 250 personnes des rangs Saint-Charles, Saint-Eustache, Juliaville et Principal. […] Les gens n’en veulent pas de votre projet et vous me dites qu’il y a de l’acceptabilité sociale», a lancé M. Blanchet.
«L’acceptabilité sociale, ce n’est pas avoir l’unanimité. Je calcule que nous l’avons eue», lui a répondu Daniel Turcotte. «Comment l’avez-vous eue ? C’est ce qu’on veut savoir», a renchéri Domaël Blanchet. «On la perçoit», a rajouté Daniel Turcotte. «On veut savoir comment vous l’avez eue», a insisté M. Blanchet.
«Les maires ont dit oui, mais pas les citoyens. Il y a une différence entre les maires et les citoyens. Les maires ont été votés par les citoyens et ils auraient dû les prendre en considération», s'est exclamée une dame assise dans la salle.
«L’acceptabilité sociale, c’est en constante évolution et nous sommes encore dans les balbutiements d’un projet», a lancé Daniel Turcotte. «On est rendu à présenter les emplacements d’éoliennes alors qu’on ne devrait pas en parler. La population n’en voulait même pas. […] Les gens dans les rangs veulent leur quiétude», a soutenu M. Blanchet.
D’autres citoyens se sont inquiétés du bruit produit par les éoliennes. Il devrait être, au maximum, de 40 décibels à 750 mètres de l’installation. «Un suivi sonore sera fait tous les cinq ans», a assuré le Directeur Développement d’Innergex, Luc Leblanc.
Par ailleurs, d’autres se sont interrogés si le type d’éolienne allait être nouveau. «Est-ce qu’il y en a au Québec?», a soutenu un citoyen. Un parc devrait être inauguré prochainement à Port-Cartier, sur la Côte-Nord, lui a-t-on répondu. D’autres sont situés aux États-Unis et dans d’autres provinces canadiennes.
Une citoyenne a demandé quelles seraient les mesures d’atténuation visuelles qui seront prises pour cacher le poste de raccordement qui sera construit sur le quatrième rang, à Sainte-Croix. Elle a recommandé la plantation d’arbres et de végétation. À long terme ils pourront mieux camouffler les installations d’Hydro-Québec.
Un autre citoyen voulait savoir si les fils de raccordement allaient être enfouis. Ils le seront. Une dame s’inquiète pour la qualité de l’eau de la nappe phréatique dans le quatrième rang. Cela fait partie des éléments qui seront évalués par Innergex. Une autre, a questionné la MRC sur les valeurs foncières des résidences à proximité. On lui a dit qu’il n’y en avait pas.