«Si un jeune a des difficultés de lecture à sept ans, c’est un indicateur d’une difficulté qui pourrait mener au décrochage au secondaire. Si on amène les jeunes à aimer lire, ça les aidera à rester à l’école. On peut faire des choses très tôt, pas dans l’esprit d’en faire des universitaires, mais dans celui de leur donner des outils pour qu’ils puissent continuer vers l’éducation», a plaidé la directrice des PRECA, Ariane Cyr.

De 2020 à 2024, ce sont plus de 215 000 $ qui ont été investis dans la MRC de Lotbinière pour soutenir des initiatives visant la lecture et la persévérance scolaire. Pendant cette période, ce sont un peu moins de 6 500 jeunes qui ont été touchés à travers cinq projets.

«Pour 2023-2024, nous avons pu aider beaucoup plus de jeunes parce qu’on a eu une aide d’un second fonds du ministère de l’Éducation. Malheureusement, il est temporaire. Ces sommes faisaient partie du plan de rattrapage pour pallier les effets de la grève. On a reçu une partie de cet argent qui nous a permis d’aider plus de jeunes», a renchéri Mme Cyr.

Les jeunes ne sont pas rejoints uniquement à l’école. Le projet Lit de camp a touché près de 1 000 jeunes d’âge primaire de 16 municipalités dans 14 camps de jour. Ces jeunes ont accès, pendant l’été, à une boîte de livres. Un partenariat avec les bibliothèques municipales assure une rotation des ouvrages.

Les adolescents ne sont pas laissés de côté. Le projet À go on lit est déployé dans les deux écoles secondaires et a touché 400 jeunes. «L’objectif est de les amener à trouver du plaisir dans la lecture, peu importe le type de livre, ou le sujet, que ce soit avec le livre des records ou le Guide de l’auto», rajoute Ariane Cyr.

Persévérance scolaire

Parallèlement à nourrir l’intérêt des jeunes pour la lecture, les PRECA travaillent à encourager les jeunes à demeurer à l’école le plus longtemps possible.

«Le revenu d’emploi augmente avec la diplomation. Un jeune qui n’a pas de diplôme a un revenu plus bas que celui qui en a un. […] Si le jeune veut faire une demande pour un diplôme d’études collégiales, aidons-le à l’avoir. Si c’est un diplôme d’études professionnelles aussi. C’est d’aller vers les aspirations professionnelles du jeune et de l’amener à développer son plein potentiel», a rappelé Mme Cyr.

Cependant, certains indicateurs économiques de la MRC de Lotbinière inquiètent Ariane Cyr.

La MRC de Lotbinière est une région jeune avec un âge moyen de 42 ans (44 en Chaudière-Appalaches) avec un taux de travailleurs de 85 %. De plus, le niveau de dépendance, soit le nombre de personnes à charge par tranche de 100 travailleurs est de 78.  Le remplacement de la main-d’œuvre est dans la même situation. La MRC de Lotbinière compte 76 jeunes de 20 à 29 ans pour 100 travailleurs qui se préparent à quitter le marché du travail.

Quant aux élèves du secondaire qui travaillent, Mme Cyr y voit du positif, mais pas dans toutes les situations. «Travailler pendant les études peut avoir un impact positif. Les jeunes qui ont de la difficulté à l’école peuvent y trouver un sentiment de fierté et d’estime de soi. Cependant, ceux qui se font offrir un emploi à temps plein pendant qu’ils sont à l’école, c’est inadmissible.»

De la sensibilisation en ce sens est faite auprès des employeurs et des organisations qui sont en contact avec les jeunes.