Jolène est issue du monde du théâtre, son conjoint, Jean-Sébastien, du monde de la télé. Leur vie sera chamboulée au moment où Jolène s’apprête à présenter sa première pièce originale. Une rumeur, plaçant son conjoint au centre d’une agression sexuelle, se forme alors sur les réseaux sociaux.

«Ce qui diffère des histoires autour du Me Too, c’est que nous sommes dans la perspective de la famille et de la femme qui accueille ces accusations. Va-t-elle le croire? Par quel processus va-t-elle passer? Nous essayons de déterminer la vérité du mensonge avec la conjointe. Nous ne sommes pas axés sur l’agression elle-même ou la victime, mais sur les victimes collatérales, qui sont la femme et la fille», raconte Mélanie L’Hérault.

L’histoire se déroule à deux époques distinctes. Au présent, en 2022, alors que Jolène est confrontée aux accusations à l’égard de son conjoint et dans le passé, aux alentours des années 1999 et 2000, alors qu’on retourne dans la peau d’une jeune femme qui vit une peine d’amour dévastatrice.

«Dans l’avènement du mouvement Me Too, je trouvais toujours qu’il manquait la perspective de la femme. Je me demandais parfois par rapport à certains artistes pourquoi la femme était-elle restée avec lui? Qu’est-ce qu’il s’est passé? J’avais envie d’entrer dans les coulisses de cette famille-là. De voir comment ça se passe, comment on peut accepter certaines choses, et de croire», confie l’autrice.

«Le feu et la brindille vient du fait qu’elle s’est sentie comme une brindille face à un grand amour qui l’a dévastée», explique-t-elle. Au fil du roman, le lecteur est confronté au fort lien de corrélation qu’il peut y avoir entre un amour passé et une situation du présent.

«Nous pouvons avoir une importance moindre qu’une autre personne a eue dans notre vie. Parfois, certaines personnes vont nous marquer et pour eux, nous ne serons qu’une petite brindille. C’est de voir à quel point notre prise de décision a vraiment pu être influencée par des gens qui sont entrés dans notre vie, alors que pour eux, nous avons eu une moindre importance», raconte la passionnée des mots.

Le feu et la brindille est un drame psychologique, mêlé à un suspense. Le lecteur suit la protagoniste dans sa réception de la nouvelle et les doutes auxquels elle est exposée tout au long du roman.

Sa carrière

Mélanie L’Hérault est enseignante de français à l’École Pointe-Lévy, emploi duquel elle avait pris certaines pauses pour se consacrer uniquement à la rédaction lors de la publication de ses premiers romans.

Le feu et la brindille aura été rédigé en deux ans, en parallèle avec son emploi d’enseignante, dont elle a continué la pratique. L’autrice confie avoir gagné beaucoup de confiance en elle depuis la publication de ses premiers romans.

«Que ma maison d’édition renouvelle à chaque fois l’expérience avec moi, je n’ai pas de contrat avec eux de cinq romans, par exemple. Chaque roman devient une nouvelle aventure qu’ils doivent accepter. Ils doivent réintégrer leur confiance en moi. J’ai une meilleure confiance en mon écriture et ce que je suis capable de livrer. J’aimerais rejoindre un public plus large, mais il y a tellement de propositions que c’est ce qui devient difficile», conclut-elle.