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Rendez-vous à Srebrenica

Faire face à ses souvenirs

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Photo : Catherine D'Amours

28 juin 2024 07:10

Après un travail de longue haleine sur leur documentaire Rendez-vous à Srebrenica, Alain Boivin et Jean-Sébastien Levan ont finalement présenté le fruit de leur travail devant leurs proches au Musée du Régiment de la Chaudière, le 15 juin dernier.

Rendez-vous à Srebrenica suit le parcours d’Alain Boivin, un ancien Casque bleu, qui a été posté en Bosnie lors de la guerre qui les opposait aux Serbes. Ce dernier, enrôlé dans le Régiment de la Chaudière dès ses 16 ans, a décidé d’aller prêter main forte en Bosnie alors qu’il était âgé de 18 ans. Il est resté à Srebrenica pendant quatre mois et demi et à quelques autres endroits en Bosnie sur de plus courtes durées avant que les troupes canadiennes reviennent au pays et soient remplacées par les Casques bleus des Pays-Bas en avril 1994. Ce sont ces derniers qui étaient présents à Srebrenica lorsque l’armée serbe y a tué plus de 8 000 hommes et adolescents en 1995.

Une aventure entre deux amis
Après avoir eu l’idée d’y retourner à plusieurs reprises, c’est finalement 28 ans après son déploiement qu’Alain Boivin a fait son retour en Bosnie. Ce dernier a été initié par la trouvaille d’un de ses amis soldats. Ce dernier avait retrouvé un album photo réalisé par Alain Boivin à son retour de Srebrenica qu’il avait perdu plus de 20 ans auparavant. Après l’avoir retrouvé et avoir repris contact avec ses souvenirs, il a approché son ami Jean-Sébastien Levan, porte-parole du Service de police de la Ville de Lévis (SPVL) et ancien caméraman, afin de réaliser ce projet de retourner en Bosnie et d’en faire un documentaire.

Les deux amis détaillent dans le documentaire les étapes qui les ont menés à la réalisation du film et comment ils s’y sont pris. Ils ont quitté pour la Bosnie en octobre 2022 pour un voyage de près de deux semaines. Ils ont pris le temps d’aller revisiter les endroits où Alain Boivin avait été durant son déploiement. Le tout a donc commencé à Sarajevo avant de se poursuivre à Srebrenica pour terminer avec des visites à Visoko et Mostar.

Moment phare de leur voyage, la rencontre avec Rob Zommer a fortement marqué Alain Boivin. Rob Zommer avait aussi été Casque bleu pour les Pays-Bas à Srebrenica et était présent lors du massacre qui y est survenu. Ce dernier a désormais ouvert un gîte près de la ville où il reçoit entre autres de nombreux vétérans qui viennent chercher un peu de répit envers les souvenirs qu’ils ont vécus à Srebrenica.

Faire la paix avec le passé
Bien que certains souvenirs de son déploiement restent douloureux, Alain Boivin se dit «prêt à repartir sur quelque chose de positif par rapport à ça», le voyage a été émotif pour le vétéran. Pendant leur voyage, Jean-Sébastien Levan et Alain Boivin ont pu aussi constater que le pays s’était rebâti et que la vie y mène désormais son cours.

«Je vais retourner à Srebrenica. J’ai l’impression d’appartenir encore à ce village. Là, je vais pouvoir y aller en tant que touriste et de façon un peu plus décompressée. J’ai envie d’y retourner juste pour profiter de l’endroit et d’être plus en contact avec la population», a souligné Alain Boivin.

Maintenant que le film a été vu devant une première vague de public, Jean-Sébastien Levan et Alain Boivin ne souhaitent pas s’arrêter là. Ces derniers sont à la recherche de diffuseurs afin de montrer leur projet et leur expérience à une plus grande audience.

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