Rappelons qu’en mai dernier, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, était de passage dans la Capitale-Nationale afin de confirmer une entente de principe avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) pour le rachat du pont par le gouvernement. Ottawa s’était engagé à investir 40 M$ par année sur une période de 25 ans.
C’est le ministre de l’Approvisionnement et lieutenant du Québec, Jean-Yves Duclos, en compagnie de Joël Lightbound, député de Louis-Hébert, Sandra Martel, première dirigeante de la société d’État fédérale Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI), et Bruno Marchand, maire de Québec, qui a procédé à l’annonce de la signature.
«Le pont de Québec est une infrastructure critique et majeure pour la région de Québec. En rapatriant ce lien essentiel, on s’assure que le pont puisse continuer de profiter à l’économie de notre pays, mais aussi aux usagers et résidents de la grande région de Québec qui empruntent ce pont pour leurs déplacements quotidiens depuis plus d’un siècle. Aujourd’hui, on redonne le pont aux Québécois. […] En plus d’être une attraction et un joyau, nous allons nous assurer, ensemble, que le pont demeure un pilier économique et de mobilité pour les 100 prochaines années et peut-être plus», a mentionné le ministre Duclos.
Ainsi, la PJCCI assumera toutes les responsabilités en tant que propriétaire de l’infrastructure et sera responsable de la mise en œuvre du plan de réhabilitation du pont de Québec. Il est à noter que le CN demeure responsable du corridor ferroviaire, tandis que le gouvernement du Québec est responsable du corridor routier et de la piste cyclable.
Pour le moment, en termes d’échéancier, le délai prévu avant de voir le pont entièrement repeint est estimé de 15 à 25 ans. Une période d’inspection d’environ quatre ans sera cependant nécessaire.
Le gouvernement fédéral a aussi annoncé qu’un bureau satellite de la PJCCI sera installé à Québec. Pour appuyer les travaux, il y aura la mise en place du Groupe consultatif pour la sauvegarde du pont de Québec composé de gens d’affaires, d’experts et de citoyens intéressés par l’avenir du pont. Le comité agira à titre de plateforme pour exprimer des opinions et formuler des propositions à la société d’État fédérale.
Le maire de Lévis se réjouit
En marge de la séance ordinaire du conseil municipal du 11 novembre dernier, Gilles Lehouillier, maire de Lévis, a accueilli avec émotions cette nouvelle.
«Le pont de Québec, c’est un peu l’âme de la capitale, l’âme du lien entre les deux rives. C’est une histoire et des catastrophes où plusieurs personnes ont perdu la vie. De voir qu’une société d’État va prendre l’affaire en main, wow, on s’en va vers quelque chose de positif», a-t-il soutenu.
Selon le premier citoyen, ce geste permettra de «redonner ses lettres de noblesse» à ce lien interrives.
«Ça lance un beau message que le passé va nous propulser vers l’avenir aussi. C’est une belle symbolique», a partagé M. Lehouillier.
Capable d’accueillir des poids lourds
Dans un autre ordre d’idée, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement Legault pour justifier la construction d’un troisième lien, le pont de Québec serait en mesure d’accueillir du transport de marchandises, selon la société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée.
«Actuellement, selon les informations qu’on a, nous n’avons pas d’enjeu pour la capacité portante du pont. Les études de capacité portante qu’on réalise, c’est avec du camionnage. La capacité du pont est correcte», a indiqué Sandra Hamel.
«En matière de capacité portante, le pont de Québec est capable de faire déplacer des véhicules lourds. Ceci étant dit, c’est le choix du gouvernement du Québec d’aménager son tablier pour permettre ces véhicules lourds dans des circonstances de sécurité économique si le pont Pierre-Laporte ferme pendant quelques heures», a pour sa part ajouté Jean-Yves Duclos, qui croit qu’il sera possible de réaménager les voies.
Avec la collaboration d'Alexandre Bellemare.