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Deuxième Guerre mondiale

Débarquement de Normandie : «le début de la victoire»

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Des soldats du Régiment de la Chaudière peu avant le débarquement de Normandie du 6 juin 1944. - Photo : Archives nationales du Canada

06 juin 2024 10:09

À l’approche des commémorations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie, le Journal s’est entretenu avec deux experts de la Seconde Guerre mondiale pour rappeler l’importance de cette opération dans le conflit et le «rôle majeur» qu’y a joué le Régiment de la Chaudière.

Le débarquement

Décrit comme ce qui a marqué le début de la victoire des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale, le débarquement de Normandie a «marqué les esprits».

«On parle du débarquement de Normandie comme d’un événement essentiel et crucial puisque c’est ce qui a permis aux alliés occidentaux de peser tout leur poids dans la guerre en ouvrant un second front. Il y a quatre régiments francophones qui ont participé à la campagne de libération de l’Europe, donc c’est intéressant de savoir que le Régiment de la Chaudière a été le seul des quatre à être engagé dans les événements du 6 juin. Il a grandement contribué à établir la tête de pont alliée à Juno Beach», a d’abord mentionné Stéphane Roussel, directeur de recherche auprès du Centre interuniversitaire de recherche sur les relations internationales du Canada et du Québec (CIRRICQ) et professeur titulaire à l’École nationale d’administration publique (ENAP).

«Le débarquement, c’est la plus grande opération militaire amphibie de l’histoire, ce n’est pas rien. Il faut absolument considérer la date du 6 juin comme étant une date très importante de la guerre, mais il ne faut pas que ça ait pour effet d’omettre la bataille d’environ 80 jours qui a suivi. C’est lors de cette bataille que le sort de la libération de la France s’est scellé. Ça se termine le 25 août 1944 par la libération de Paris et l’atteinte de la Seine», a ajouté Sébastien Vincent, enseignant, historien et conférencier dont les travaux portent sur le Canada, le Québec et la Seconde Guerre mondiale.

Le Régiment de la Chaudière au cœur de ces batailles

D’ailleurs, parmi ces batailles auxquelles Sébastien Vincent fait référence, nous retrouvons notamment la bataille de Caen, le «summum de la guerre pour le Régiment de la Chaudière».

«L’événement formateur, qui définit le moment marquant du régiment, c’est la bataille de Caen. Carpiquet, c’est un petit aérodrome utilisé par l’aviation allemande et c’était un objectif des alliés dès le premier jour. Le Régiment de la Chaudière a été le seul à atteindre tous ses objectifs le premier jour, donc il a été obligé de se replier et d’attendre les autres pour reprendre l’aérodrome, permettant ainsi aux Allemands de se réorganiser. Ça a été une bataille particulièrement dure puisque les soldats canadiens étaient aux prises avec une unité allemande qu’on appelle la 12e division blindée SS qui s’est révélée extrêmement cruelle. Le Régiment de la Chaudière a fait beaucoup dans cette bataille et la bataille de Carpiquet a été le summum pour cette unité», a indiqué Stéphane Roussel.

«Le régiment n’a pas été marquant que pour ses batailles. Ils ont tissé des liens très rapides et intenses avec les Normands puisqu’ils parlaient le français. Ça a été un choc pour les Normands quand ils sont arrivés puisqu’ils rencontraient des soldats qui parlaient français et qui avaient en plus, un accent leur rappelant ceux de leurs grands-parents», a ajouté Sébastien Vincent.

Des figures importantes

Les deux experts concluent d’ailleurs en rappelant des «figures importantes» du Régiment de la Chaudière qui, par leurs actes, «ont été marquants lors de la guerre».

Effectivement, Stéphane Roussel tient à rappeler les prouesses de Léo Major, dit le Rambo québécois. Ce dernier s’est distingué par ses actes de bravoure lors du conflit, notamment la libération, à lui seul, d’une municipalité de 50 000 habitants, soit la ville de Zwolle, aux Pays-Bas un peu plus tard durant la guerre, en 1945.

De son côté Sébastien Vincent rappelle le soldat Rosaire Gagnon, qui a «marqué l’esprit des Berniérais par sa bravoure et sa gentillesse» et dont un rond-point porte maintenant son nom à Bernières-sur-Mer.

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