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Troisième lien

Lehouillier «déçu» du plan de mobilité de la CDPQ Infra

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Photo : Archives - Gilles Boutin

12 juin 2024 05:01

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, s’est dit «extrêmement déçu» du rapport sur la mobilité dans la région de la Capitale-Nationale de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) Infra publié mercredi matin, qui ne recommande pas de troisième lien autoroutier.

«Inutile de vous dire que je suis extrêmement déçu du rapport. Comme l’a dit la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, il serait irresponsable de ne conserver qu’un seul lien interrives routier. Je suis convaincu que les caucus des régions de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale tiennent mordicus au lien autoroutier et je pense que la ministre n’avait d’autre choix que de faire cette déclaration au risque même de devoir se retrouver avec des démissions», a d’emblée lancé le maire.

Rencontré environ 24 heures avant la publication officielle du rapport, ce dernier a cependant montré une réaction positive sur certains aspects du plan, mais il a affirmé que certains éléments du rapport «restent flous».

«Les gens de la CDPQ Infra disent qu’ils ont regardé le mandat sous l’angle de la mobilité, mais ça va être important de comprendre ce qu’ils veulent dire par là. […] C’est ce qu’ils nous laissent entendre (qu’ils n’ont pas fait le tour de la question de la mobilité). Quand je leur ai parlé, il semblait aussi y avoir une confusion entre service rapide par bus (SRB) et voies réservées. Aller en voies réservées sur tout Guillaume-Couture, ce serait fantastique, mais si on décide qu’on fait un SRB, c’est comme si les travaux de 140 M$ que nous sommes en train de faire, on les fout à la poubelle. Faire un SRB entièrement dédié, ça signifie qu’il faut reprendre les travaux, donc ça serait assez catastrophique. On va pousser plus loin nos analyses», a mentionné Gilles Lehouillier.

Une déception partagée

De son côté, la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis (CCIGL) a aussi réagi en se disant «déçue» du projet de tramway.

«Un élément qui nous préoccupe, c’est le tunnel entre Québec-Lévis. On est convaincu que ce lien n’est pas nécessaire. Il faut y aller avec un lien dans l’est qui demeure encore un songe. C’est très décevant cette composante et c’est très irritant de toujours revenir en arrière et de ne jamais avancer. Les municipalités, les citoyens et les entreprises sont derrière nous. Qu’est-ce qu’on attend pour réaliser que ce lien est nécessaire? Je pense que nous allons avoir besoin de plus d’informations et on va attendre que le gouvernement se commette en ce sens. On a manqué de vision pendant trop longtemps et là, on dirait qu’on veut tout faire en même temps. Il faut du courage, se commettre et le faire», a indiqué Marie-Josée Morency, PDG de la CCIGL.

Des réactions mitigées

Le Parti conservateur du Québec (PCQ) a aussi réagi avec déception à l’annonce du plan. Pour le chef du parti, Éric Duhaime, il s’agit d’un «désaveu envers la volonté de la population».

«Les technocrates de la CDPQ ont décidé de faire fi de la volonté des citoyens des régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches en proposant exactement le contraire de ce que les citoyens veulent : 66 % des citoyens de Québec sont contre un tramway et 75 % des citoyens de la région sont pour un troisième lien autoroutier, avec une préférence pour un pont passant par l’île d’Orléans. Qui est-ce que le premier ministre Legault et les ministres de la CAQ vont écouter? Des fonctionnaires de Montréal ou des citoyens de la région de Québec et de Chaudière-Appalaches?», a souligné le chef du PCQ.

De leur côté, le député de Taschereau, Etienne Grandmont, Accès transports viables et le Conseil régional de l’environnement Chaudière-Appalaches (CRECA) se sont «réjouis» du plan de mobilité de la CDPQ Infra.

«Depuis plus de 40 ans, la science affirme que le tramway est le mode de transport collectif lourd le plus adapté pour la Ville de Québec. Force est de constater que la CDPQ Infra a travaillé avec rigueur et s’est basée sur les meilleures pratiques en matière d’évaluation des besoins. C’est une belle journée pour les usagers du transport collectif à Québec», a affirmé Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables.

«Le projet porté par la CDPQ Infra donne raison à Québec solidaire sur toute la ligne : Québec a besoin d’un projet de tramway structurant, pas d’un troisième lien autoroutier. Le rapport est un véritable désaveu du gouvernement sur ces deux dossiers. La CDPQ Infra confirme qu’une vision globale et structurée en transport collectif est la clé pour résoudre les problèmes de congestion et réduire les émissions de gaz à effet de serre», a ajouté Etienne Grandmont, responsable en matière de Transports pour Québec solidaire.

«C’est le bon moment pour la Ville de Lévis de se doter d’un système de transport collectif à la hauteur de son statut de 7e plus grande ville du Québec. La proposition de mettre en place un service rapide par bus entre les pôles Desjardins et Sainte-Foy et, dans un deuxième temps, sur la route des Rivières, permettrait de faire un bond important en ce sens. L’adoption du transport collectif par un plus grand nombre de citoyens contribuerait également à lutter contre les changements climatiques », a indiqué Josée Breton, directrice générale du CRECA, saluant aussi la réduction des émissions de gaz à effet de serre que cela entrainerait.

De son côté, le Groupe d'initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) a partagé une réaction mitigée. D'un côté, il s'est dit «satisfait» de l'inclusion du tunnel entre Québec et Lévis et du SRB à Lévis, mais de l'autre côté, le groupe mentionne «qu'il faut arrêter de tourner en rond et d'improviser» en ce qui à trait au troisième lien routier.

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