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Troisième lien

CDPQ Infra dépose son plan de mobilité de 15 G$

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Photo : Xavier Nicole

12 juin 2024 01:32

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) Infra a déposé son rapport de 140 pages sur la mobilité dans la région de la Capitale-Nationale. Réseau structurant de tramway, réseaux de service rapide par bus (SRB) et améliorations du réseau d’autobus figurent au cœur du plan de mobilité, appelé plan Circuit intégré de transports express (CITÉ) proposé par la CDPQ Infra.

Au terme de l’analyse de plus de 1 000 documents et des rencontres avec les 172 parties prenantes sur une période de 18 semaines, la CDPQ Infra en est venue à un plan proposant 100 kilomètres de nouveaux corridors de transport collectif. Le projet, qui est d’un montant estimé d’environ 15,5 G$, se déploierait en trois phases au cours des 15 prochaines années minimum.

Ce plan comprend un projet structurant de transport en mode tramway de 28 km à Québec (7 G$) et 60 km de voies réservées ou améliorées en mode SRB et autobus (4,5 G$). À cela, s’ajouterait un tunnel en transport collectif entre Québec et Lévis (4 G$). À terme, environ 40 000 personnes emprunteraient ce réseau quotidiennement.

D’abord, une nouvelle ligne de tramway de 28 km se déployant sur le territoire de la ville de Québec, reliant les secteurs Le Gendre — Sainte-Foy — Saint-Roch — Charlesbourg (phase 1), d’Estimauville (phase 2) et Lebourgneuf (phase 3) serait mise en place. Une autre ligne d’environ 7 km en tunnel sous le fleuve Saint-Laurent (phase 3), «projetée à terme et selon l’évolution des conditions démographiques et de densification», afin de relier le centre-ville de Lévis à celui de Québec, c’est-à-dire du pôle Desjardins au pôle Saint-Roch verrait aussi le jour.

Ensuite, pour les réseaux de SRB, une première ligne se trouverait à Québec dans l’axe du boulevard Charest assurant une correspondance avec le tramway à Saint-Roch à l’est et sur le boulevard René-Lévesque à l’ouest (phase 1). À Lévis, il y aurait une ligne sur le boulevard Guillaume-Couture, reliant le pôle Desjardins au pôle Sainte-Foy et une deuxième sur la route des Rivières, reliant le pôle Chaudière au pôle Sainte-Foy (phase 2).

Puis, un ensemble de nouvelles voies réservées totalisant plus de 30 km «pour améliorer la rapidité, la fiabilité et l’attrait des lignes d’autobus express, ainsi que des services d’autobus à fréquence élevée, afin de mieux desservir la périphérie nord de Québec, Lévis et sa couronne sud» serait aussi mis en place. Le plan propose des lignes fréquentes qui offriront un service aux 15 minutes avec des parcours «directs et fiables», 20 heures par jour.

Pas de troisième lien autoroutier

Lors de ses démarches, la CDPQ Infra a aussi analysé six corridors différents, entre l’Île d’Orléans et l’ouest des ponts pour un éventuel troisième lien autoroutier. Deux d’entre eux ont été retenus pour des analyses plus approfondies, soit un premier qui relie les deux centres-villes et un second qui est situé à l’est, entre le corridor centre-ville à centre-ville et celui de l’Île d’Orléans. Au final, CDPQ Infra conclut que «les analyses démontrent qu’un lien interrives routier de plus ne peut pas être justifié du point de vue de la mobilité, et CDPQ Infra ne préconise donc pas sa réalisation».

Selon le rapport, il ne serait question que d’une réduction moyenne du temps de déplacement de cinq minutes avec un troisième lien autoroutier. Les préoccupations quant aux impacts économiques de la réduction du transport de marchandises sur le pont Pierre-Laporte n’ont pas fait partie de l’étude.

«Les résultats de ces analyses démontrent que les débits de véhicules empruntant l’un ou l’autre des corridors étudiés seraient relativement faibles et la diminution du nombre de véhicules sur les ponts existants le serait également. Fondamentalement, ça n’améliore pas, ou peu, la mobilité et, pour caricaturer, pour certaines configurations, ça déplace la congestion d’un point A vers un point B, mais elle est toujours là à cause des restrictions du réseau, à cause de l’existant des villes de Québec et Lévis. […] C’est certain qu’on aimerait bien contribuer (à la mise en place du projet)», a conclu Jean-Marc Arbaud, président et chef de la direction pour CDPQ Infra, laissant maintenant le soin au gouvernement de déterminer les prochaines étapes.

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