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Taxe sur l’immatriculation

Lévis «entreprend une bataille»

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Photo : Archives - Gilles Boutin

28 mai 2024 11:52

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a annoncé, peu avant la séance ordinaire du conseil municipal du 27 mai, que Lévis «entreprend une bataille» contre le gouvernement Legault en ce qui a trait au «partage inéquitable de la taxe sur l’immatriculation».

Rappelons que sur les 30 $ que les automobilistes lévisiens paient annuellement dans le cadre de cette taxe, pour un montant annuel total de 1,3 M$, Lévis en reçoit la moitié, alors que l’autre moitié revient au Réseau de transport de la Capitale (RTC). Ce partage «inéquitable» représente des pertes d’environ 26 M$ depuis 1992 pour la Société de transport de Lévis (STLévis).

Cette fameuse taxe est d’ailleurs un dossier qui traine à Lévis, alors que la Ville a déjà demandé au gouvernement de régler le dossier dans les dernières années. Gilles Lehouillier a d’ailleurs rappelé que l’ancien ministre des Transports, François Bonnardel, leur avait envoyé une lettre stipulant que «la situation était réglée» en 2021.

«Le gouvernement lui-même en est venu à la conclusion que ça ne pouvait pas marcher [de nous entendre directement avec le RTC]. Il a déjà affirmé qu’il allait lui-même régler le problème, mais qu’il n’enlèverait pas d’élément au RTC. On a même eu une lettre du ministre Bonnardel qui disait que c’était réglé. Il y a eu trop d’engagements au cours des deux derniers mandats de la part du gouvernement où il s’engageait fermement à régler ça. On est en train de se mobiliser. On veut que les gens de Lévis comprennent bien à quel point on est privé de revenus qui nous reviennent. Il n’y a plus aucun motif pour maintenir ça en place et le gouvernement le sait très bien», a indiqué le maire de Lévis, qui a avoué qu’il envisage de faire des affiches spéciales sur les autobus pour faire monter la pression.

Questionné quant aux résultats de la satisfaction citoyenne obtenus dans le cadre du dévoilement de la Vision 2040 de la Ville de Lévis, qui ont révélé un taux de satisfaction moyen de 4,6 sur 10 concernant les déplacements en transport en commun, le directeur général de la STLévis, Jean-François Carrier, a indiqué que les 26 M$ que Lévis perd avec la taxe «ont un impact sur ce résultat».

«On est conscient que nous avons beaucoup d’efforts à faire encore. On y va en fonction des sommes que nous avons de disponibles. À un moment donné, tout est une question d’argent. 1,3 M$ pour nous, ça fait la différence. On parle de 13 000 heures de services facilement, ce qui correspond à environ 10 % de l’offre que nous avons actuellement», a répondu celui qui est à la tête de la STLévis depuis 2010.

La STLévis réagit

Peu avant le conseil municipal, la STLévis a publié un communiqué de presse pour dénoncer «les effets insidieux du partage inéquitable de la taxe sur l’immatriculation».

Concrètement, la STLévis estime que «plus de 26 M$ ont été perdus au cours des années, limitant ainsi la bonification de services au bénéfice de la population lévisienne».

«Chaque dollar prélevé des automobilistes lévisiens qui n’est pas réinvesti dans le transport en commun à Lévis est un dollar qui sert à maintenir la part modale dominante de l’auto solo sur notre territoire», soutient le président de la STLévis, Steve Dorval. «Le gouvernement doit comprendre que le versement irrégulier de cette somme à la STLévis au cours des 30 dernières années est une cause directe du sous-développement chronique du transport en commun à Lévis. Réglons ce dossier une fois pour toutes».

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