Rappelons d’emblée que les prix Reconnais-sance jeunesse sont remis à des jeunes âgés de 15 à 35 ans ainsi qu’à des intervenants jeunesse qui se sont démarqués par des initiatives exceptionnelles.
«Je fêtais mes 10 ans au collège à l’automne dernier, j’ai pensé que ça valait peut-être la peine de soumettre ma candidature! J’ai été étonnée de remporter le prix parce qu’il y a beaucoup de candidats de qualité. Ça permet de mettre en valeur le service de pastorale du collège, qui est un poste en perdition. J’ai cette motivation de démontrer la place qu’un tel service peut prendre dans une école quand elle est prête à y mettre des ressources», partage Valérie Laflamme-Caron en entrevue avec le Journal.
Selon le Secrétariat à la jeunesse, l’animatrice de pastorale s’est mérité ce prix puisqu’elle «démontre une créativité exceptionnelle dans l’élaboration de ses projets éducatifs, basés sur l’interactivité et la coopération. Ses activités inspirées de l’actualité et des enjeux de société se démarquent non seulement par leur inventivité, mais également par l’engouement qu’elles suscitent auprès des jeunes».
Cette dernière s’est dite touchée par cette récompense, elle qui est plutôt en arrière-plan lorsque les élèves se démarquent.
«En animation, on crée des scènes où les jeunes vont pouvoir rayonner et leurs victoires sont un peu les nôtres. […] C’est rare que l’on reçoive quelque chose pour nous, notre travail directement», indique-t-elle.
Dans son travail, la membre du personnel du Collège de Lévis diversifie ses interventions sous plusieurs projets ainsi que plusieurs axes, notamment l’entrepreneuriat, l’intergénérationnel et les activités de sensibilisation.
«On fait vivre aux élèves des expériences réelles. […] On va sur le terrain. Par exemple, on participe à la Nuit des sans-abri, on se déplace au centre-ville de Québec, les jeunes ont des rencontres parfois très bouleversantes, ce sont des expériences qui les marquent et qu’ils ne pourraient pas vivre si ce n’était pas du service de pastorale. […] Ils ont le sentiment de faire une différence, de se dépasser et de sortir de leur zone de confort via les activités que je leur propose», explique l’animatrice de pastorale.
Une implication adaptative
Valérie Laflamme-Caron doit constamment s’adapter aux élèves de première à cinquième secondaire qui prennent part à ses activités, et ce depuis les 10 dernières années, c’est en se renouvelant constamment qu’elle attire et donne envie aux jeunes de s’impliquer.
«Il faut vraiment rester à l’écoute du milieu et de la réalité des jeunes. Les jeunes que j’ai rencontrés en 2013 n’ont pas la même réalité que ceux de 2023. On ne peut pas juste faire du copier-coller d’une année à l’autre. C’est important de trouver leurs forces et être conscient de leurs défis, met-elle en lumière. La particularité de mon rôle ici au collège, c’est que je suis probablement une des seules intervenantes qui a la mission d’accompagner les jeunes de première à cinquième secondaire. […] C’est intéressant et valorisant de les voir évoluer. Je pense que les élèves qui y participent, ces activités deviennent vraiment un phare qui influencera leur parcours.»
Au cours des dernières années, Valérie Laflamme-Caron est notamment à l’origine de la boutique coopérative du Collège de Lévis, le Bazar étudiant, du projet Jumel’âge intergénérationnel, où les jeunes visitent mensuellement des aînés, du projet de voyage en Inde où la construction de 14 puits a été financée, pour ne nommer que ces projets. Elle travaille actuellement à dé-velopper un projet de coopération international au Guatemala, en collaboration avec l’organisme AVES. L’animatrice de pastorale a constamment de nouvelles idées dans lesquelles elle souhaite impliquer les élèves.
«J’ai toujours été intéressée par le contact avec les jeunes, j’ai été formée dans les Patros, je fréquentais les Patros dans ma jeunesse. J’ai toujours eu une dimension de théorie critique dans mon parcours scolaire. De faire de l’animation que pour faire de l’animation, ça ne me parlait pas, mais en ajoutant une dimension d’éducation aux valeurs, d’ouvrir les horizons, de sensibilisation et de développer l’esprit critique, c’était vraiment plus dans mes cordes», conclut la récipiendaire du prix Créativité intervenante jeunesse.