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Deuxième Guerre mondiale

Le débarquement de Normandie, 80 ans plus tard

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Des soldats du Régiment de la Chaudière discutant avec des citoyens de Bernières-sur-Mer en 1944. - Photo : Archives nationales du Canada

06 juin 2024 09:48

80 ans nous séparent maintenant du 6 juin 1944, date où près de 150 000 soldats alliés, dont près de 900 membres du Régiment de la Chaudière, débarquaient sur les plages de la Normandie afin de libérer l’Europe de l’emprise des Allemands. À l’aube des commémorations du 80e anniversaire, un vétéran du régiment a accepté de partager ce pan de l’histoire avec le Journal afin «d’entretenir le souvenir» de cette opération.

Le jour J

Mobilisés en Europe le 1er septembre 1939 et transférés, en 1941, à la huitième brigade de la troisième division canadienne, les soldats du Régiment de la Chaudière ont connu trois ans d’entraînement intense avant que les chefs d’état-major alliés déterminent que la troisième division canadienne fera partie du contingent allié qui réalisera l’opération du débarquement.

«C’était de l’entraînement très difficile au point que certains militaires sont décédés ou ont été gravement blessés. Ils avaient hâte de débarquer. Ils disaient qu’ils n’étaient pas venus en Europe pour rester statiques en Angleterre et juste s’entraîner, ils avaient une mission à faire. Ils ont finalement été embarqués sur les bateaux en direction de la Normandie à la fin du mois de mai 1944. Ils ont donc attendu des journées de temps entassés comme des sardines sur les bateaux. On m’a dit que ça a été ça leur pire moment puisqu’ils ne savaient pas ce qui allait leur arriver. C’est finalement dans la nuit du 5 au 6 juin que le signal a été donné», a partagé Éric Marmen, le directeur du musée du Régiment de la Chaudière.

L’unité débarque finalement à Bernières-sur-Mer (Juno Beach) après les Queen’s Own Rifles of Canada avec près d’une heure de retard dans la nuit.

«Une fois débarqués, ils étaient convaincus, malgré la résistance allemande, qu’ils réussiraient. Il y avait une certaine forme de conviction qui les habitait. J’ai un peu de misère à comprendre puisque rien ne portait à avoir confiance. C’est une fois dans les barges qu’il a commencé à y avoir beaucoup de terreur. À Juno, ça a été les derniers à débarquer, alors ils voyaient l’enfer dans lequel ils allaient, mais ils ont réussi et à la fin de la journée, ça a été le seul régiment qui a atteint tous ses objectifs», a indiqué Éric Marmen à propos du régiment qui subira 115 pertes ce jour-là.

Un rôle majeur

Malgré son importance lors du débarquement de Normandie, la seule unité canadienne-française à avoir participé au «Jour J» a connu «sa plus grande bataille à Caen».

«Le Régiment de la Chaudière a eu un apport important dans cette opération parce que juste à côté de Caen, il y a l’aéroport de Carpiquet, alors on comprend que celui qui possédait l’aéroport dominait les airs. Il fallait la prendre avant de prendre la ville. Le Régiment de la Chaudière a vécu à Carpiquet sa plus grosse bataille de toute la guerre. C’est là qu’il y a eu le plus grand nombre de victimes et que ça a duré le plus longtemps. Le régiment a été bombardé trois fois par l’aviation anglaise à Carpiquet, donc ce n’était vraiment pas facile», a mentionné Éric Marmen.

Alors que le commandant allié voulait prendre possession de Caen le soir même du débarquement, il aura finalement fallu attendre plus d’un mois avant que la huitième brigade ne réussisse à prendre l’aéroport permettant aux troupes alliées d’encercler Caen et de prendre la ville.

Rendre hommage aux combattants

C’est donc dans le but «d’entretenir les souvenirs et de raconter les histoires de ces soldats» qu’Éric Marmen est devenu directeur général du musée en 2007.

«Les anciens combattants ont des choses à raconter. Ce que je suis le plus fier, c’est qu’en développant le musée, on a permis aux combattants de venir nous rejoindre et d’avoir une tribune pour pouvoir s’exprimer. Ce sont des personnes extraordinaires qui ont des choses à dire», a avoué un Éric Marmen visiblement ému.

D’ailleurs, ce dernier finalise actuellement la création de nouvelles expositions pour l’été prochain. Ainsi, il y aura prochainement une salle sur l’histoire régimentaire retraçant l’histoire du Régiment de la Chaudière, une salle d’œuvres d’art et d’exposition sur la famille Picard, un coin de mémorial et une salle des médailles ayant appartenu à des militaires.

À l’extérieur, trois véhicules ont récemment été installés et, dans les deux prochaines années, il s’y ajoutera des rampes de lecture et une statue de bronze de Léo Major, militaire du régiment qui a libéré la ville de Zwolle à lui seul, près de l’entrée. Elle sera par la suite transférée sur l’espace réservé au Régiment de la Chaudière sur la Terrasse du Chevalier-de-Lévis, où sera aussi érigé un cénotaphe avec les noms des combattants décédés.

Notons finalement que le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, participera aux commémorations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie à Caen en juin.

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