Par Aude Malaret - audemalaret@journaldelevis.ca

Haute Fidélité, c’est l’histoire de Jos joué par Marc Bélanger, un chauffeur de taxi marié à deux femmes Carmen et Thérèse, dont il est éperdument amoureux. Il réussit même à parfaitement vivre ses deux relations de couple, dans deux appartements différents et sans soulever de soupçons ni d’un côté ni de l’autre. Un jour, Jos est hospitalisé, ce qui l’empêche d’être à l’heure.

«Pour avoir deux femmes, il faut qu’il ait un agenda très serré. Chacune des deux conjointes est inquiète et décide d’appeler la police. S’en suit une série de quiproquos pour qu’il arrive à se sortir de ce pétrin et garder ses deux histoires d’amour intactes», présente Jonathan Gagnon, qui interprète Gustave, le voisin d’une des épouses.

Son personnage va ainsi être entraîné dans les péripéties malgré lui, parce que Jos va avoir besoin de son aide pour tisser ses mensonges. «Mon personnage, c’est un chômeur, il ne s’en fait pas trop avec la vie, il est débonnaire et naïf. Lui, ça l’amuse jusqu’à un certain point. À un moment, il pousse le personnage principal à dire la vérité, parce que le train des mensonges est allé trop loin. Mais il n’a pas une grande écoute des autres personnages, parce qu’il n’a pas une grande crédibilité», partage le comédien.

Et d’ajouter : «On se demande jusqu’où ça va aller! Quel autre mensonge Jos va inventer? Ça devient une pyramide de mensonges!»

Des personnages plein d’humanité

Habitué de la télévision, du théâtre et du cinéma, Jonathan Gagnon se réjouit d’être de retour sur les planches du Théâtre Beaumont-St-Michel cet été. «Ce qui m’allume énormément en comédie d’été, c’est le contact privilégié qu’on a avec le public. On sait instantanément s’il aime ou pas, observe-t-il. Jouer de la comédie, c’est un grand privilège et c’est difficile. On pense qu’on peut jouer ça la jambe par-dessus l’épaule, mais ça demande une efficacité presque chirurgicale. Cette rigueur m’allume, trouver le meilleur punch, le meilleur angle pour faire rire les gens.»

Du rythme et des répliques qui s’enchaînent au quart de tour, c’est ce qui attend les spectateurs. Avec ses personnages hauts en couleurs, la pièce de Ray Cooney vient chercher le pire et le meilleur de chacun. «Ce qui fait rire les gens, c’est quand ils se reconnaissent dans les personnages, qui se mettent les pieds dans les plats. Si les personnages n’ont pas d’humanité, les gens ne s’identifieront pas. Notre job, c’est de trouver les humains dans ces archétypes et de les grossir tout en restant vrai.»

«J’aime beaucoup mon personnage. C’est un type qui, malgré tous ses défauts, malgré toute sa paresse sociale de celui qui est bien sur son balcon en train de regarder la vie devant lui, est touchant, souligne Jonathan Gagnon. Sûrement que l’auteur l’aimait aussi beaucoup, car il lui a écrit beaucoup de bonnes lignes! C’est un personnage amusant qui amène de la légèreté. Même s’il complique les choses!»

Haute Fidélité a été présenté pour la première fois dans la salle en 1988. Trente-cinq ans plus tard, le directeur artistique du Théâtre Beaumont-St-Michel, Reynald Robinson, relève le défi de mettre en scène de nouveau ce texte qui est réputée pour être «l’une des meilleures pièces du répertoire comique mondial». D’ailleurs, l’Anglais Ray Cooney est l’un des auteurs de comédies les plus joués du monde et ses pièces sont traduites dans plus de quarante langues.

Informations et réservations au www.theatrebeaumontstmichel.com.