SOCIÉTÉ. «Il faut tout un village pour élever un enfant.» Ce proverbe africain peut facilement s’appliquer au projet-pilote de responsables d’un service de garde éducatif en communauté et en entreprise, puisque sa réalisation dans les municipalités demande une implication de plusieurs acteurs de la communauté.
Ce projet-pilote du ministère de la Famille s’étend sur une période de cinq ans. Il permet à des responsables de services de garde en milieu familial accrédités ou en voie de l’être d’offrir des services ailleurs que dans leur résidence.
Le local peut être fourni par une municipalité, un milieu de travail, dans une résidence non habitée. Le bureau coordonnateur (BC) de leur région leur offre le soutien nécessaire pour la poursuite de leur projet.
«Il y a des locaux qui dorment dans les municipalités qui pourraient être utilisés. Pour ne pas tomber dans une garde commerciale, c’est chapeauté par les bureaux coordonnateurs puisque nous avons des places à octroyer. Faire une démarche de reconnaissance d’une responsable en service de garde est plus rapide que d’ériger un centre de la petite enfance», a expliqué la directrice générale du BC Rayons de soleil, Nathalie Breton.
Ainsi, une ou deux éducatrices peuvent offrir en simultané des services à un maximum de 9 enfants dans une résidence privée ou de 12 enfants dans un local de la communauté ou en entreprise.
Cependant, pour la municipalité, l’entreprise ou l’organisation qui fournit un local, il y a certaines contraintes, ajoute Mme Breton. «Le local doit être exclusif et il doit y avoir une toilette exclusive.» C’est aussi un avantage, poursuit-elle. Si l’éducatrice laisse son service de garde pour quelque raison que ce soit, il suffit de trouver une nouvelle ressource pour en assurer la poursuite. L’objectif, c’est qu’ils perdurent au-delà de la période prévue au projet pilote.
Par ailleurs, ces projets offriront les mêmes avantages que dans un milieu familial traditionnel. «Ce qu’on veut recréer, c’est le milieu chaleureux, l’espace salon, l’espace cuisine, le multiâge, les fratries qui demeurent ensemble, tout ce qu’il y a dans un milieu familial», a précisé Mme Breton.
Deux services de garde de ce type sont actuellement en activité dans la MRC de Lotbinière, à Saint-Apollinaire et à Joly. Déjà, le BC Rayons de soleil confirme que d’autres projets sont en développement dans d’autres municipalités, dont Saint-Sylvestre.
Signe de la grande demande pour des places en garderie, les services de garde communautaires poussent comme des champignons dans l’ensemble du territoire québécois. On en retrouve, entre autres, en Beauce, au Saguenay, en Estrie, au Témiscouata et au Centre-du-Québec.