SÉCURITÉ. Cinq ans jour pour jour après le décès de la jeune Anaïs Renaud, à Saint-Flavien, sa mère, Jacinthe Latulippe, lance une offensive provinciale afin de demander au gouvernement de faire preuve de leadership afin d’assurer la sécurité des piétons.
Mme Latulippe s’est sentie interpellée par le décès de la jeune Mariia (qui se rendait aussi à l'école) survenu à Montréal, en décembre dernier. Ainsi, elle lance un cri du cœur au gouvernement et invite la population à signer la pétition lancée le 1er mars en collaboration avec Piétons Québec et Accès transports viables.
«Il est inacceptable que des enfants meurent sur le chemin de l’école au Québec. Nous savons comment éviter ces décès et il est grandement temps de se donner les moyens d’y arriver. Les enjeux que nous avons rencontrés au cours des cinq dernières années à la suite du décès de notre fille ont fait la démonstration des limites du cadre actuel», a dénoncé Jacinthe Latulippe.
Cette dernière invite donc la population québécoise à signer la pétition Pour le droit des enfants de marcher en sécurité et à se présenter devant leur école de quartier le 15 mars et à participer à la manifestation nationale Pour mettre fin à l’insécurité routière sur le trajet scolaire.
De leur côté, Piétons Québec et Accès transports viables rappellent que des solutions existent et qu’il faut «mettre de la pression» sur le gouvernement et lui rappeler «l’importance d’agir en prévention» en mettant en place des aménagements qui réduisent le nombre et la vitesse des véhicules.
En ce sens, les organisations ont identifié deux secteurs où le gouvernement doit agir rapidement : les chemins scolaires et les routes du réseau supérieur, comme celle de Saint-Flavien, qui sont sous la responsabilité du ministère des Transports.
«Les solutions en matière de sécurité piétonne sont connues : le gouvernement doit agir rapidement pour sécuriser les cheminements scolaires, notamment par l’adoption de normes nationales d’aménagements, la réduction de la limite de vitesse dans toutes les zones scolaires à 30 km/h et l’installation de radars-photos. Et, le gouvernement doit prendre ses responsabilités sur les routes à numéro qui lui appartiennent à l’intérieur des périmètres urbains et prendre en charge l’ajout et l’entretien de trottoirs. Une rue principale sans trottoir dans un village au Québec, ça ne devrait plus exister!», a soulevé la directrice générale d’Accès transports viables, Marie-Soleil Gagné.
Pour signer la pétition : https://www.marcherensecurite.com/
Le drame de la famille Renaud
Rappelons que le 1er mars 2018, la vie de la famille Renaud a basculé lorsqu’Anaïs, 11 ans, se rendait à l’école à pied. La jeune fille qui, en l’absence de trottoir, marchait en bordure de la rue Principale (route 271) a été happée par un VUS.
Cinq ans plus tard, quelques mesures d’atténuation ont été mises en place par le ministère des Transports, mais la route n’est toujours pas sécurisée pour que les piétons puissent y circuler à pied. Rappelons que la coroner, Géhane Kamel, avait recommandé la construction d’un trottoir.
En 2020 et 2021, la municipalité de Saint-Flavien avait entrepris les démarches pour la construction d’un trottoir sur la rue Principale. Cependant, le projet ne faisait pas l’unanimité dans la population, notamment en raison des coûts et des impacts sur le compte de taxes.
Un référendum sur la question avait eu lieu du 18 août au 5 septembre 2021. Sur les 1 179 électeurs admissibles, 648 s’étaient exprimés. Du nombre, 489 (75,46 %) avaient voté contre le fait que la municipalité adopte un règlement d’emprunt de 1,19 M$ pour la construction du trottoir.