ÉDUCATION. Le programme de Techniques d’éducation spécialisée donné au Centre d’études collégiales de Lotbinière (CEC) a subi une cure de rajeunissement pour se coller aux besoins du marché du travail. Ce programme remodelé sera offert à la prochaine session d’automne.
Ce sont des exigences ministérielles qui ont mené à sa révision, mais le département était déjà proactif. Il avait fait une refonte, il y a quelques années, pour se coller à la réalité vécue sur le terrain.
«On se disait que le terrain, la vie et les méthodes d’interventions évoluaient. Nous voulions que nos étudiants terminent leur technique et soient à jour», a affirmé Nancy Bédard, qui est éducatrice spécialisée et enseignante en éducation spécialisée au Cégep de Thetford et au CEC de Lotbinière. «Cette réforme vient légitimer la mise en place de nos idées», a rajouté Jacques Gagnon, aussi enseignant du programme et éducateur spécialisé.
Ces idées, elles consistaient à faire plus d’actions sur le terrain, de sortir les étudiants des classes et de les mettre en contact avec les clientèles de façon réaliste, précise M. Gagnon. «Être constamment en classe, ce n’est pas ce qui permet de voir si on est compétent.»
La murale réalisée sous le chapiteau à Saint-Agapit avait été faite dans le cadre de cette approche. Rappelons que l’automne dernier, des jeunes de l’École Beaurivage et des étudiants en Techniques d’éducation spécialisée du CEC ont collaboré pour la réalisation du projet.
Plus de terrain
Dans le cadre du nouveau programme, les étudiants pourront faire un stage chaque année, un élément essentiel à la formation, estime Jacques Gagnon. «On sait aussi qu’au niveau des apprentissages, le concret doit précéder l’abstrait. Quand nous sommes en lien direct avec une clientèle, on la voit aller et fonctionner, c’est plus facile, par après, de rattacher le sens des notions théoriques à cette expérimentation.»
«Nous faisions de l’intervention aussi, mais je constate que de plus en plus ça sort du cadre et du modèle préconçu de l’enseignement devant une classe. Les professeurs vont chercher à les sortir de leur zone de confort pour qu’ils voient la réalité sur le terrain», a renchéri Kim Lavigne, éducatrice spécialisée et finissante de la première cohorte du CEC en Techniques d’éducation spécialisée.
En mettant en action des jeunes qui ont plus de difficultés académiques, cette approche leur donne une autre façon d’apprendre et les enseignants peuvent ainsi voir leur potentiel, a, pour sa part, ajouté Nancy Bédard.
Réalité virtuelle
Être éducateur spécialisé c’est aussi être en mesure de faire preuve d’une bonne capacité d’adaptation, ce que permet l’usage d’outils techologiques. «Plus tard, lorsqu’ils seront des éducateurs dans différents milieux, ils auront à s’adapter à l’évolution de la réalité dans laquelle ils seront. De plus, la clientèle qui sera là aura été en contact avec la technologie et nous nous devons de rester à jour», a spécifié M. Gagnon.
Les étudiants pourront ainsi utiliser la réalité virtuelle pour vivre des situations d’intervention d’une autre façon. «Dans la réalité virtuelle, il y a un événement, selon le choix que l’étudiant fera, qui déclenchera d’autre chose», a résumé Nancy Bédard.
L’ajout de cet outil permettra aux jeunes de vivre des situations plus difficiles et délicates dans des milieux qui ne leur seraient pas accessibles autrement. «Ils peuvent voir un milieu sans être obligés de passer par toutes les formations possibles et imaginables pour protéger leur intégrité physique», a soutenu Kim Lavigne.
Les éducateurs spécialisés interviennent autant auprès des jeunes dans les écoles que des aînés en CHSLD, mais aussi avec ceux qui vivent avec une déficience intellectuelle ou physique, sont en perte d’autonomie, ont des difficultés langagières, sont toxicomanes, ont des troubles d’apprentissage, des troubles de santé mentale, des troubles du comportement, des troubles du spectre de l’autisme, etc.
Sur la première photo : Les étudiants peuvent utiliser la réalité virtuelle dans le cadre des cours. Sur la deuxième photo : Nancy Bédard, enseignante au CEC de Lotbinière, Jacques Gagnon, enseignant au CEC de Lotbinière, et Kim Lavigne, éducatrice spécialisée au CEC de Lotbinière.