Par Érick Deschênes - Collaboration spéciale
Dès demain, les clients des magasins grandes surfaces ainsi que des succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ) et de la Société québécoise du cannabis (SQDC) n’auront plus à présenter leur preuve vaccinale pour accéder à ces établissements.
Par la suite, le passeport vaccinal ne sera plus exigé, à partir du 21 février, dans les lieux de culte et les salles où se déroulent des funérailles. Quant aux autres lieux publics où la preuve vaccinale est exigée, comme les milieux de vie pour aînés, elle ne sera plus exigée à partir du 14 mars.
Selon Christian Dubé, deux éléments ont permis au gouvernement provincial de lever cette mesure sanitaire. D’abord, Québec estime que l’amélioration de la situation épidémiologique permet cet allégement.
«Les perspectives épidémiologiques vont dans le bon sens. La contagiosité chez les enfants et les travailleurs de la santé ainsi que les taux de positivité, d’hospitalisation et de mortalité sont à la baisse. (On peut donc aller de l’avant avec la fin de l’utilisation du passeport vaccinal), mais on doit demeurer prudent et y aller par étapes», a expliqué Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique par intérim, avant d’ajouter que le niveau d’hospitalisations élevé empêche les autorités de lever actuellement l’obligation du port du masque dans les lieux publics.
Ensuite, le ministre de la Santé estime que l’utilisation du passeport vaccinal peut être suspendue en raison de l’arrivée au Québec de plusieurs comprimés de Paxlovid, la pilule anti-COVID développée par Pfizer. Christian Dubé croit que ce nouvel outil permettra de diminuer l’impact du coronavirus dans les hôpitaux.
Le ministre défend l’outil
Avant la période de questions réservée aux journalistes, le ministre de la Santé a aussi profité de l’occasion pour justifier le choix du gouvernement de mettre en place le passeport vaccinal cet automne.
«L’utilité du passeport vaccinal n’est plus nécessaire dans le contexte actuel. Nous sommes maintenant à l’étape de diminuer progressivement son utilisation. Sa mise en place a rempli nos objectifs, en évitant des éclosions dans des lieux non essentiels, en protégeant les personnes non vaccinées, en incitant des personnes à se faire administrer une dose d’un vaccin contre la COVID-19 et d’éviter un confinement généralisé lors de la quatrième vague cet automne», a argué M. Dubé.
Du même souffle, le ministre a assuré que la décision de ne plus utiliser le passeport vaccinal n’avait pas été influencée par les demandes des partis d’opposition à l’Assemblée nationale ainsi que les manifestations des opposants aux mesures sanitaires. «Les conditions sont bonnes pour la levée de cette mesure. On fait ce qu’on a à faire pour assurer la santé des Québécois», a déclaré Christian Dubé.
Notons finalement que le ministre de la Santé recommande toutefois aux Québécois de conserver leur preuve vaccinale sur leur cellulaire ou dans leur portefeuille. En plus que cette dernière soit toujours exigée pour voyager dans plusieurs pays, le passeport vaccinal pourrait être de nouveau utilisé dans le futur par Québec comme mesure pour freiner la propagation du coronavirus si une autre vague de COVID-19 frappe la province.