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COVID-19 : une situation alarmante dans les régions de la Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale

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(Crédit photo : Mika Baumeister - Unsplash)

23 déc. 2021 03:53

Les directeurs régionaux de santé publique de la Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale, Dre Liliana Romero et Dr André Dontigny, accompagnés du Dr Stéphane Bergeron, directeur des services professionnels et des affaires médicales du CHU de Québec-Université Laval, et du Dr Mathieu Simon, pneumologue et chef du département des soins intensifs de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec-Université Laval, ont brossé le portrait de la situation pandémique de ces deux régions, le 23 décembre. Selon ces experts, le variant omicron représente «une menace grave» pour le système de la santé.

En Chaudière-Appalaches, on rapportait 566 nouveaux cas de COVID-19, 15 hospitalisations en raison de la maladie ainsi que plus de 225 éclosions actives, ce 23 décembre.

«La situation épidémiologique est critique en Chaudière-Appalaches, notre région est l’une des plus touchées au Québec. […] La hausse des cas est fulgurante, nous avons une augmentation de plus de 80 % du nombre de cas dans les dernières semaines», a illustré la directrice régionale de santé publique de la région.

Face à cette hausse importante, qui touche également la région de la Capitale-Nationale, les représentants du milieu de la santé ont tenu à informer les citoyens de la gravité de la situation. «Ce qu’on sait du variant Omicron, c’est qu’il est beaucoup plus transmissible que le variant Delta et les données actuelles laissent penser à une virulence fort probablement similaire. […] (L’Omicron) est une menace qui est grave, les projections qu’on a présentement de nos experts sont à l’effet que l’impact sur les milieux de soins va être extrêmement important dans les prochaines semaines», a soutenu le Dr Dontigny.

Selon les experts, chaque personne infectée par le contagieux variant Omicron en infectera cinq autres, c’est pourquoi les représentants régionaux demandent aux citoyens d’«agir maintenant et non en janvier pour éviter la surcharge des établissements de santé» ainsi que l’épuisement du personnel, qui se fait de plus en plus rare.

«Pour nous aider (dans le combat contre le variant Omicron), la population dispose de deux armes. La première, c’est la vaccination, et la deuxième, ce sont toutes les mesures sanitaires, dont la réduction des contacts. C’est ça qui va déterminer notre capacité à passer au travers et la hauteur du délestage que les hôpitaux devront faire pour être en mesure de répondre à la vague», a partagé le Dr Bergeron.

Délestage et surcharge

En Chaudière-Appalaches, la Dre Liliana Romero a dévoilé un portrait inquiétant de la situation pandémique actuelle.

«Nous sommes parmi les régions les plus touchées, le pourquoi est un concours de circonstances. Oui, nous avons une couverture de vaccination plus faible si on se compare avec l’ensemble du Québec, notamment dans certains territoires (de la région). Nous avons aussi plus de contacts sociaux comme il y a de grandes familles en Chaudière-Appalaches et beaucoup d’entreprises manufacturières qui ne peuvent pas offrir de télétravail», a justifié la directrice régionale de santé publique.

Actuellement, les délais afin de se faire dépister sur le territoire sont longs puisque la demande est trop grande pour ce que peuvent fournir les équipes du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches.

«On a dépassé nos capacités dans les centres de dépistage en Chaudière-Appalaches depuis une semaine. On a des délais incroyables. Si vous avez des symptômes aujourd’hui, de façon idéale, vous devez faire votre test à ce moment-là et non dans cinq jours. […] Si vous avez des symptômes, restez chez vous et si vous avez des tests rapides à la maison, utilisez-les et s’ils sont positifs, vous avez la COVID-19, il n’y a pas de doute, pas besoin d’aller confirmer dans un centre de dépistage», a-t-elle demandé à la population.

Bien que les hospitalisations ne soient pas tout à fait à un niveau critique dans la Chaudière-Appalaches à l’heure actuelle, c’est la rareté et l’épuisement de la main-d’œuvre qui ont des répercussions sur les services offerts. Déjà, les établissements de santé du territoire doivent faire du délestage afin de combler les besoins des unités COVID-19.

«On a commencé le délestage parce que nous n’avons pas la capacité de maintenir tous les services. Il y a, dans les prochains jours, des chirurgies qui seront déplacées pour que le personnel soit relocalisé afin de prêter main-forte», a expliqué Dre Romero.

Ainsi, les représentants du milieu de la santé demandent aux citoyens des régions de la Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale de limiter le plus possible leurs contacts, de se faire vacciner une troisième fois dès cela sera possible et de respecter les mesures en vigueur.

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