SOCIÉTÉ. Le 30 juin dernier, Lina Giguère et André Croteau ont commencé un périple à bicyclette en autonomie sur les routes du Québec. En roulant vers l’est, sans itinéraire précis, ils se sont rendus jusqu’à Terre-Neuve.
Malgré les mouches, la chaleur accablante et les quelques jours de pluie rencontrés pendant leur voyage de deux mois, ils ont roulé à leur rythme sur plus de 3 300 kilomètres.
«L’objectif n’était pas d’aller à un endroit, mais de faire de belles routes et d’avoir du plaisir», a souvent répété M. Croteau. «Notre itinéraire a commencé à se dessiner à Amqui. Ma sœur y était pendant la période où l’on passait. Au tout début, nous n’avions pas Terre-Neuve dans notre mire. On s’est laissé guider. S’il y avait des occasions de rencontrer des gens [qu’on connaissait], on s'y rendait.»
Après leur départ de Saint-Agapit, ils ont longé le littoral avant de bifurquer dans la vallée de la Matapédia et de s’arrêter à Amqui. S’en est suivi une tournée des provinces maritimes : Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard et Nouvelle-Écosse. Enfin, le traversier de North Sidney les a menés jusqu’à Gros-Morne, sur l’île de Terre-Neuve.
Une fois arrivés, ils ont pris le temps de se poser, de marcher et de visiter les endroits où ils se sont arrêtés. Ils se sont aussi permis de faire en autobus les très longues distances qui séparaient deux villages. Leur périple s’est terminé à Saint John’s et ils sont revenus au Québec en avion.
Vivre avec l’essentiel
Ce voyage en autonomie impliquait donc qu’ils devaient avoir avec eux tout le nécessaire pour pouvoir se débrouiller. Dans les sacoches accrochées à leur vélo, on retrouvait, entre autres, une tente, des gamelles, des vêtements pour différents types de météo, un petit brûleur électrique, etc. «On a bien vécu et on n’a manqué de rien», souligne Mme Giguère.
Afin d’être plus légers, ils faisaient leur épicerie à chaque arrêt. À Terre-Neuve, les distances entre deux communautés, deux dépanneurs ou deux épiceries étaient très grandes. Ils devaient s’approvisionner dans les grandes villes et faire quelques réserves.
Enfin au niveau de la santé, cette très longue randonnée leur a permis de maintenir une très bonne condition physique. Cependant, ils ont dû mettre la pédale douce. «On s’est toujours dit qu’il ne fallait pas trop forcer pour ne pas se blesser. Si tu t’étires un muscle, un mollet ou une cuisse, c’est fini. On ne peut plus pédaler et il faut revenir. Dans les côtes on poussait nos vélos, on arrêtait souvent, on prenait des photos, on buvait de l’eau», a rajouté M. Croteau.
Expérience enrichissante
Puisque leur mot d’ordre pour ce voyage était d’avoir du plaisir, ils prenaient le temps d’apprécier chaque petite chose qu’ils vivaient ou voyaient : les fleurs dans les champs, dormir dehors, entendre les sons de la nature, ressentir la température, être ensemble, pouvoir apprécier les plages et se baigner dans la mer. Ils ont aussi aimé pouvoir parler français pendant leur voyage, notamment dans la péninsule acadienne et découvrir de nouveaux styles de vie.
En plus d’admirer la beauté des paysages, Lina Giguère et André Croteau retiennent également de ce voyage les rencontres qu’ils ont faites avec des Québécois et des gens de l’endroit.
«Dans les campings, nous étions souvent les seuls cyclistes, les gens venaient nous voir, nous posaient des questions. Nous en avons retrouvé quelques-uns à différents moments de notre voyage. D’autres nous ont demandé de nous prendre en photo. Ces personnes nous ont aussi fait réaliser que ce que nous faisions sortait de l’ordinaire», a relaté Mme Giguère.
Sur la route, les autres cyclistes et les automobilistes les encourageaient d’un geste de la main (pouce en l’air), ou d’un coup de klaxon.
Surprises quotidiennes
Plus leur périple avançait, plus les rencontres se multipliaient et certaines les ont marquées plus que d’autres. «À Caraquet, nous avons arrêté de dire que nous étions originaires de Saint-Agapit, pour dire que nous étions de la grande région de Québec. Alors que dans un camping, nous avons rencontré un couple de Madelinots dont la fille habite à Saint-Agapit», a raconté Lina Giguère. D’ailleurs, pendant tout leur voyage ils ont croisé beaucoup de Québécois, dont un couple de Saint-Apollinaire.