SOCIÉTÉ. Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a confirmé, en mai dernier, avoir pris une ordonnance à l’égard de l’entreprise Produits Minéra de Saint-Flavien.
Le MELCC plaide que plusieurs manquements ont été observés à plusieurs reprises depuis 2020. L’organisation dit avoir constaté que l’entreprise de Saint-Flavien émet des poussières dans l’environnement, «notamment lors de ses activités de réception, de traitement et de manipulation de matières sur son site». Toujours selon le MELCC ces rejets de poussières se dispersent en fonction des vents et de la circulation de la machinerie.
Ainsi, l’ordonnance envoyée demande à Produit Minéra de prendre, entre autres, des mesures pour cesser les émissions de poussières dans l’environnement, d’arrêter le dépôt de matières résiduelles à l’extérieur des endroits autorisés et de soumettre pour approbation un plan de contrôle des poussières qui énumérera les mesures qui seront mises en œuvre pour arrêter l’émission des poussières visibles.
De son côté, le propriétaire de Produits Minera, Ghislain Hamel, assure avoir fait de multiples propositions au MELCC après la réception du premier préavis, le 1er février, mais que ces dernières ont tout simplement été ignorées.
En plus des demandes qui ont été adressées à l’entreprise de M. Hamel, le MELCC a aussi confirmé qu’il modifiait certaines autorisations ministérielles qui ont été délivrées. On parle notamment de recouvrir complètement les amas de résidus sur le site à l’exception d’un amas qui contiendrait exclusivement des résidus issus de la valorisation de granulats humides provenant de la transformation de la pierre de granit, de recouvrir les aires de circulation d’un revêtement réputé étanche. De plus, les aires de circulation devront être nettoyées hebdomadairement et la hauteur de tous les amas devra se limiter à 10 mètres au plus tard le 1er novembre 2022 et à 5 mètres au plus tard le 1er novembre 2023.
Par ailleurs, Ghislain Hamel a indiqué qu’il contestera l’ordonnance et qu’il en demandera son annulation.
Il fait valoir que l’entreprise a toujours collaboré avec le ministère et ses inspecteurs chaque fois qu’ils se sont présentés sur le site. Cette volonté «réelle et sincère» de coopérer avec les autorités se bute, ajoute-t-il, à un argumentaire qu’il ne partage pas. Il déplore le fait que le MELCC a identifié l’entreprise comme la source d’émission des poussières noires sans pouvoir montrer qu’elles découlaient de ses activités.
Il poursuit en soulignant que la contestation des avis de non-conformité n’exprime pas un refus de collaboration, mais plutôt «une incapacité» du MELCC à faire la preuve que l’entreprise est responsable des gestes reprochés.
Même s’il nie le lien entre les émissions de poussière et sa compagnie, il rappelle avoir soumis des mesures d’atténuation, notamment la construction d’un mur-écran d’au moins 10 m de haut, d’une base de 17 mètres avec un mur de trois mètres sur la façade intérieure. Cette mesure a comme objectif de protéger les amas en ayant un effet coupe-vent qui réduira les possibilités d’envol de la poussière.
Notons qu’une rencontre d’information organisée par le MELCC aura lieu ce soir à la Salle des Lions Laurier-Saint-Flavien, à 19h30.