AGRICULTURE. Bien que l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec accueille positivement le maintien des budgets qui permettent la poursuite de la Politique bioalimentaire, elle se dit plutôt déçue du budget déposé par le ministre des Finances, Éric Girard, le 21 mars dernier.
Ainsi, l’UPA déplore la baisse du budget octroyé aux agriculteurs pour l’implantation de bonnes pratiques en matière environnementales. L’organisation rappelle que la première cohorte de 1 850 entreprises bénéficiait d’une somme de 56 M$ sur quatre ans. Les 1 100 supplémentaires qui ont adhéré à la seconde auront droit à 29 M$ sur cinq ans. Pour l’UPA, les 23,2 M$ sur deux ans ne sont pas à la hauteur du succès de l’initiative qui a un fort taux d’adhésion.
«L’adaptation des entreprises agricoles en matière d’agroenvironnement fait l’objet d’efforts soutenus depuis des décennies. Les agriculteurs font aussi partie de la solution aux changements climatiques. Les attentes du terrain au regard de la reconnaissance et de la rétribution des bonnes pratiques environnementales étaient donc beaucoup plus élevées que les budgets annoncés», a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.
Dans un autre ordre d’idées, ajoute l’organisation, le statu quo budgétaire en agriculture ne répond pas non plus aux préoccupations de centaines d’entreprises agricoles pour lesquelles la rentabilité est compromise en raison, principalement, de l’inflation, des coûts de production (plus particulièrement le carburant, les engrais et l’alimentation animale) et des taux d’intérêt.
« L’agriculture est plus impactée que d’autres secteurs par le contexte économique défavorable. L’augmentation des coûts de production est de beaucoup supérieure à l’inflation et les coûts d’emprunts explosent pour un nombre grandissant d’entreprises. Lorsque des fermes bien établies se remettent en question et que les prochaines générations s’interrogent sur leur avenir, il importe d’intervenir à très brève échéance et de façon beaucoup plus musclée », a continué Martin Caron.
L’UPA explique que de plus en plus de producteurs se demandent comment ils pourront sortir indemnes de ce contexte économique difficile. Plusieurs jeunes de la relève, particulièrement affectés en raison de leur endettement plus élevé, se demandent de leur côté si la création et le maintien de nouvelles entreprises prospères et rentables est encore possible.