PATRIMOINE. L’Agapitois André Gingras est un passionné d’histoire et plus particulièrement de celle de son village. Au fil des années, il a réuni des tonnes de documents, de photos d’époque, de journaux, de livres, etc. liés à l’histoire de Saint-Agapit.
Le temps pluvieux du 20 avril n’a pas miné l’enthousiasme du septuagénaire qui avait réuni, sur une table de son sous-sol, cartables et scrapbooks. Plus loin, dans de nombreuses boîtes, d’autres souvenirs y sont classés. Ils sont tellement nombreux qu’il aurait fallu plus d’un après-midi pour tout consulter.
Tous les documents et photos qui s’y trouvent sont classés minutieusement, selon les années ou les thématiques qui intéressent M. Gingras. On peut feuilleter des albums regroupant des photos de fermes. D’autres, où l’on retrace l’histoire visuelle des commerces de Saint-Agapit. Certains contiennent des cartes d’affaires ou les publicités d’anciens commerces et d’autres les journaux locaux Le Lien et L’Aiguilleur.
Dans ses scrapbooks, on retrouve des coupures de journaux provenant, entre autres, de La Voix de Lotbinière et du Peuple Lotbinière. Découpées et collées minutieusement, elles portent sur des moments qui ont marqué Saint-Agapit.
«Moi, quand je vois des photos, je capote ben raide», s’est-il exclamé. D’ailleurs, les anecdotes concernant tel ou tel commerce, telle personne ou tel bâtiment ne sont pas bien loin.
Cette passion pour les photos relatant l’histoire de Saint-Agapit est née il y a à peine cinq ans. André Gingras a travaillé à l’exposition Nos anciens commerces, préparée dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de la municipalité en 2017. Aux 350 photos présentées à l’époque s’en sont ajoutées des centaines d’autres. Aujourd’hui, sa collection compte 2 500 photos de 1854 à aujourd’hui.
Il est l’auteur de plusieurs d’entre elles, d’autres lui ont été données et d’autres encore lui ont été prêtées, reproduites et agrandies.
«J’allais voir les gens et leur demandais s’ils avaient des photos de leur commerce à prêter pour les faire agrandir. J’ai eu l’hôtel de la Pointe Saint-Gilles. […] Parfois, en été, je partais pendant une journée et j’allais photographier les fermes et les commerces.»
Les personnes intéressées à venir consulter la collection d’André Gingras sont les bienvenues, a-t-il mentionné. À son décès, il espère que la municipalité récupèrera ses archives.
Le clan Kennedy
De 1959 à 2013, André Gingras a aussi développé une véritable fascination pour la famille Kennedy ainsi que son plus célèbre membre, le 35e président des États-Unis, John F. Kennedy. «C’est lui qui nous a sauvés d’une guerre», a-t-il simplement mentionné pour expliquer sa passion pour cette famille. Rappelons que le président Kennedy était en poste lors de la crise des missiles cubains. «La moindre petite parcelle que je trouvais, je la collais et je la gardais». C’est de cette façon qu’il a réuni plus de 20 000 coupures de presse dans de très grands cartables.
Dans la salle familiale, dans deux grandes bibliothèques sortent du lot. On peut y voir de nombreux souvenirs liés à l’ancien président et à sa famille. Des bustes, de la vaisselle, des modèles à coller, des figurines, des jouets, des boutons de manchette, etc. présentés devant deux drapeaux américains.
Il a aussi montré avec fierté une reproduction de la limousine présidentielle (personnages inclus) qui a défilé dans les rues de Dallas, au Texas, le 22 novembre 1963. Il a fait acheter l’objet de collection qui se trouvait dans une boutique, en France, par un proche qui était au pays. Il lui a coûté 118 $ américain.
Dans une boîte, M. Gingras a conservé un chapeau ainsi que des billets de la convention démocrate où John F. Kennedy a été désigné candidat pour la présidentielle de 1960. Dans une autre, un peu plus loin, on peut apercevoir un chandail jaune du John F. Kennedy High School qu’il a acheté pour quelques dollars à un jeune garçon qu’il a croisé pendant un voyage aux États-Unis. «Il faut que je demande à ma mère. Il est revenu de chez lui et a dit ma mère a dit à 10 $ on peut bien te le vendre», lui avait-il répondu.
Des DVD, des cassettes VHS, des centaines de livres, des affiches de films et d’autres objets liés à la famille Kennedy sont aussi bien rangés dans son sous-sol.
André Gingras cherche actuellement à se départir de cette collection, mais n’a pas encore trouvé preneur.
Photo : Mélanie Labrecque