ENVIRONNEMENT. Après des années de démarches auprès du gouvernement, la MRC de Lotbinière, les Amis de la Forêt seigneuriale Joly de Lotbinière et leurs partenaires ont vu leurs efforts récompensés. Le 17 juin dernier, ils ont obtenu la confirmation qu’une partie de la forêt reçoit le statut d’aire protégée.
«C’est une excellente nouvelle. Elle était attendue. L’initiative a démarré en 2010 avec un petit groupe de citoyens non structuré», a rappelé le président des Amis de la Forêt seigneuriale Joly de Lotbinière, Jean-Pierre Ducruc. D’ailleurs, une première proposition faite à l’époque et qui couvrait un territoire beaucoup plus large avait été rejetée.
Ainsi, l’endroit, dont le nom suggéré est l’Aire protégée Henri-Gustave Joly de Lotbinière, touche un corridor de 11 km2 longeant la rivière du Chêne dans la Plaine de la Seigneurie et dans la Plaine de Saint-Édouard-de-Lotbinière. Par conséquent, il soustrait la zone protégée de toute nouvelle activité industrielle d’exploitation des ressources naturelles.
Concrètement, la protection de ce secteur de la Forêt de la Seigneurie de Lotbinière permettra de sauvegarder plusieurs peuplements de pruches du Canada, de feuillus nobles ainsi que de forêts anciennes comptant des arbres de plus de 300 ans. Il préservera également une partie importante de l’habitat de la tortue des bois, une espèce considérée comme vulnérable, et du poisson fouille-roche gris.
«La Forêt de la Seigneurie de Lotbinière est une fierté pour la MRC, un patrimoine naturel exceptionnel. Le milieu croyait en cette aire protégée, un joyau qui mérite d’être mieux connu», a rajouté le préfet suppléant de la MRC de Lotbinière, Bernard Fortier.
Les autres organisations partenaires du projet, l’Organisme de bassins versants de la zone du Chêne (OBV du Chêne), le Conseil régional de l’environnement Chaudière-Appalaches (CRECA) et Nature Québec se réjouissent également de l’octroi de ce statut.
«La réserve de biodiversité annoncée pour la Forêt de la Seigneurie répond à un besoin criant de conservation de nos milieux naturels dans le sud du Québec, là où la richesse biologique est la plus grande, mais la plus menacée. Cette aire protégée n’est qu’une première étape pour la protection et la mise en valeur de cette unique et grande forêt», a poursuivi la chargée de projet Aires protégées et biodiversité chez Nature Québec, Audrey-Jade Bérubé.
D’ailleurs, les Amis de la Forêt seigneuriale Joly de Lotbinière veulent aussi aller plus loin dans la protection de cette zone en la faisant reconnaître comme aire protégée d’utilisation durable. Ce statut est actuellement à l’étude par le gouvernement qui en a, jusqu’à présent, reconnu deux, l’une à l’ile d’Anticosti et l’autre sur le territoire de Wendake.