SOCIÉTÉ. Les directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Chaudière-Appalaches, Caroline Brown, et de la Capitale-Nationale, Patrick Corriveau, accompagnés de la directrice de la protection de la jeunesse du Québec, Catherine Lemay, ont dévoilé leur bilan annuel, le 14 juin dernier. En Chaudière-Appalaches, une hausse de 14,1 % a été constatée au chapitre des signalements comparativement aux données de l’an dernier. Cependant, une baisse de 3,6 % du taux de rétention a été enregistrée.
Ce sont 7 607 signalements qui ont été traités lors de l’année 2021-2022 à la DPJ de la Chaudière-Appalaches. De ces signalements, 2 431 ont été retenus comparativement à 2 521 pour l’année 2020-2021.
Aux yeux la directrice régionale, c’est l’ajout de personnel et la mise en place de programmes de crise en partenariat avec les intervenants du réseau communautaire qui ont contribué à cette baisse. C’est également une baisse à l’échelle provinciale qui a été enregistrée.
«Au niveau des signalements retenus, on constate une baisse. C’est donc qu’au-delà des signalements qui sont entrés à la protection de la jeunesse, les DJP ont quand même réorienté (leurs façons de faire) pour les enfants qui n’avaient pas besoin de protection. Ces enfants ont été réorientés vers des services de proximité, soit dans un organisme communautaire spécialisé, dans un secteur de pédiatrie sociale, dans les services de proximité offerts par les CIUSSS et les CISSS du Québec», a expliqué Catherine Lemay.
Encore une fois cette année, les problématiques récurrentes reliées aux signalements retenus ont été pour des cas d’abus physiques (21,3 %) et de négligence (18,4%). Parmi les autres problématiques, 16,1 % sont reliés à des risques sérieux d’abus physiques, 13,9 % à de mauvais traitements psychologiques, 10,9 % à des risques sérieux de négligence, 7,4 % à des troubles de comportement sérieux, 6,4 % à des risques sérieux d’abus sexuels et 5,5 % à des abus sexuels.
40,0 % des signalements traités proviennent d’employés des différents organismes, 20,6 % du milieu scolaire, 15,1 % du milieu familial, 14,9 % du milieu policier et 9,4 % de la communauté.
Dans la région, 1 643 enfants sont pris en charge par la DPJ et 57,5 % d’entre eux sont suivis dans leur milieu familial, 24,9 % dans des familles d’accueil, 10,5 % chez un tiers significatif et 7,1 % dans des centres de réadaptation.
Selon Patrick Corriveau, cette hausse de signalements constatée dans l’ensemble de la province n’est pas alarmante puisqu’elle serait probablement causée par les campagnes et sorties de sensibilisation dirigées par les DPJ au cours des dernières années.
Main-d’œuvre : une situation moins précaire
Si l’an dernier, la DPJ de la Chaudière-Appalaches accusait un manque de plus du tiers de ses postes, la situation s’est redressée au cours de 2021 à 2022. Présentement, ce sont «5 à 6 ressources qui sont manquantes» au sein de l’organisation.
«Ce n’est pas du tout le même portrait que nous avions l’année dernière. Même si le défi de la main-d’œuvre restera toujours un enjeu important, il reste que dans la dernière année nous avons été capables d’ajouter du personnel de soutien administratif et clinique», a souligné Mme Brown.
Le temps d’attente actuel pour le premier contact après un signalement retenu est d’en moyenne 24 jours sur le territoire de la Chaudière-Appalaches alors que la norme est de 22 jours, ont mentionné les directeurs de la protection de la jeunesse.