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Affaire Martin Carpentier: du soutien psychologique a été offert à la population de Saint-Apollinaire

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Le CISSS-CA est intervenu rapidement dans la foulée des tragiques événements survenus à Saint-Apollinaire le 11 juillet. (Crédit photo : Mélanie Labrecque)

20 juil. 2020 09:05

SOCIÉTÉ. Depuis la découverte des corps des sœurs Norah et Romy Carpentier, le 11 juillet, dans un boisé de Saint-Apollinaire, l’équipe santé mentale du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) a déployé d’importantes ressources afin d’intervenir auprès des personnes qui auraient pu être affectées par la tragédie.

Même si l’organisation n’a pas enregistré un grand volume d’appel dans les différents services d’aide, les interventions réalisées ont été nombreuses, autant dans la MRC de Lotbinière qu’à Lévis. Le CISSS-CA a été interpellé, notamment, pour les premiers répondants, les services de garde, les camps de jour, les scouts, la mère des fillettes et sa famille ainsi que du côté de l’employeur de Martin Carpentier.

De l’aide pour les adultes…

Entre autres mesures, le CISSS-CA a mis en place un centre de soutien psychosocial à Saint-Apollinaire afin de rencontrer les personnes affectées par la tragédie. Les intervenants ont été en poste jusqu'à vendredi dernier.

«Des gens nous ont contactés par le biais du 811 parce que la situation actuelle leur a fait revivre des événements du passé ou d'autres personnes qui sont inquiètes pour un membre de leur famille en situation de séparation. […] Du côté du centre de soutien psychosocial, des gens se sont présentés pour des préoccupations sur certains sujets, souvent à propos de leurs enfants», a expliqué le chef de programme santé mentale et dépendance au CISSS-CA, Carl Poulin.

Des intervenants du CLSC ont aussi accompagné des policiers de la Sûreté du Québec pour des rencontres d’atténuation avec les citoyens de Saint-Apollinaire. Pour la journée du 15 juillet, les agents ont rencontré 250 personnes pour voir comment ils se sentaient et s’ils avaient des besoins particuliers.

…et les enfants

Des équipes se sont également déployées dans les camps de jour de Saint-Apollinaire et Saint-Agapit, dans la MRC de Lotbinière, ainsi que Saint-Louis-de-France et Breakeyville, à Lévis. Onze intervenants ont été affectés à cette intervention.

«Lundi et mardi nous nous sommes concentrés du côté du camp de Saint-Apollinaire. Mercredi et jeudi nous sommes allés à Saint-Agapit. En collaboration avec la Sûreté du Québec, nous avons répondu aux questions des parents et des enfants, donné des pistes d’intervention si les enfants manifestaient des signes d’anxiété, les questionnements et les stratégies psychoéducatives à mettre en place pour apaiser les enfants», a expliqué la coordonnatrice jeunesse, santé mentale et pédopsychiatrie, Sophie Bélanger.

Dans les installations de Lévis, les intervenants se sont concentrés sur la gestion du deuil. «Dès lundi matin nous avons donné plusieurs informations aux animateurs afin qu’ils soient en mesure de repérer les signes les plus inquiétants chez les enfants.»

Effets à retardement

Certaines personnes pourraient réagir plus tard au stress provoqué par la mort des fillettes et l’opération policière qui en a découlé. Carl Poulin parle d'un mélange d'émotion comme la colère, la peine, la frustration et la non-compréhension qui pourraient apparaître chez les adultes, une fois Martin Carpentier appréhendé. «Il ne faut pas hésiter à verbaliser. C’est sain», rappelle-t-il.

L’équipe en santé mentale du CISSS-CA a également préparé une lettre à l’attention des parents de Saint-Apollinaire et de Saint-Agapit faisant un survol des principaux signes d’anxiété (maux de tête, de ventre, trouble du sommeil, difficulté de concentration, etc.) chez les enfants et des façons d’intervenir auprès d’eux.

Il est notamment recommandé de les laisser exprimer leurs émotions, de prendre le temps de les rassurer et de normaliser ses réactions, de répondre aux questions de façon franche, de remettre les informations en contexte, éviter de les exposer aux médias et à ne pas hésiter à demander de l’aide.

Aide disponible

En cas de besoin, il existe plusieurs options vers qui se tourner. «Même si nous sommes en été, nous serons en mesure de suffire à la demande et de fournir les interventions sociales nécessaires», a assuré M. Poulin.

Il est possible de contacter la ligne Info-Social au 811, Tel-Jeune au 1 800 263-2266 ou la ligne parents au 1 800 361-5085. Des services sont offerts 24 heures sur 24, sept jours par semaine. Des organismes comme Partage au masculin (418 835-9444) et la Maison de la Famille de Lotbinière (418 881-3486) sont également prêts à intervenir.

 

 

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