ÉCONOMIE. Financement agricole Canada (FAC) estime que la demande pour l’équipement agricole restera vigoureuse en 2023.
«La planification stratégique permettra aux producteurs de tirer leur épingle du jeu étant donné que les stocks d’équipement agricole demeurent inférieurs aux niveaux d’avant la pandémie, tendance qui, selon nos prévisions, pourrait persister en 2024», affirme Jean-Philippe Gervais, économiste en chef de FAC.
Ainsi, par rapport à la moyenne des cinq dernières années, les stocks de tracteurs et de moissonneuses-batteuses sont respectivement inférieurs de 42 % et de 47 %.
Malgré la force des recettes monétaires agricoles, l’inventaire de ces machines souffre des perturbations de la chaîne d’approvisionnement observées au cours des deux dernières années, poursuit M. Gervais.
Conséquemment, la demande sur le marché de l’usagé est aussi en croissance. Puisque l’offre de pièces et d’équipement neufs est limitée, les producteurs ont choisi de conserver de l’équipement d’occasion supplémentaires au cas où ils auraient besoin de pièces de rechange.
Toutefois, la pression sur le marché devrait se résorber un peu puisque les fabricants devraient augmenter la production d’équipements neufs. Cela aidera à diminuer les pressions inflationnistes sur le marché de l’équipement d’occasion, ajoute FAC.
Prévisions sur la demande
Ainsi, l’organisation estime qu’en 2023, les ventes de tracteurs de forte puissance, de moissonneuses-batteuses et de machineries devrait augmenter grâce aux recettes élevées tirées des cultures.
Les ventes des tracteurs de 100 chevaux-puissance ou plus devraient croître de 8,7 %, celles des tracteurs à quatre roues motrices de 13,9 %, celles des moissonneuses-batteuses de 19,3 % et celles du secteur canadien de la fabrication de machineries agricoles de 32,2 %.
Toujours selon FAC, les ventes de tracteurs de faible puissance, qui dépendent en grande partie de la santé de l’économie canadienne, devraient ralentir en 2023. Les ventes des tracteurs de moins de 40 chevaux-puissance devraient diminuer de 0,4 %, celles des tracteurs de 40 à 100 chevaux-puissance devraient augmenter de 0,4 %.
Facteurs externes
Parallèlement à leurs besoins, les producteurs devront aussi composer avec une hausse des taux d’intérêt qui se poursuivra et l’affaiblissement du dollar canadien. Ce dernier facteur entraînera des répercussions directes sur le prix des équipements neufs.
«Étant donné que la plupart des moissonneuses-batteuses et des tracteurs neufs vendus au Canada sont fabriqués au sud de la frontière, la dépréciation prévue du huard en 2023 devrait faire grimper les prix de la machinerie agricole, explique M. Gervais. C’est une autre conséquence des pressions inflationnistes dans la chaîne d’approvisionnement qu’on a pu observer au deuxième semestre de 2022.»
Les tracteurs et les moissonneuses-batteuses sont maintenant plus chers en raison de la faiblesse du dollar canadien, a constaté FAC, mais les producteurs peuvent se consoler en se disant qu’une dépréciation du huard crée aussi un contexte favorable pour les produits agricoles destinés à l’exportation.