Centraide soutenait la Maison de la famille de Lotbinière depuis 2000, alors la décision de n’a pas été prise de gaité de cœur, explique la vice-présidente au développement social chez Centraide Québec Chaudière-Appalaches, Nancy Charland. «Si nous avons pris cette décision, c’est qu’on avait des raisons sérieuses de le faire.»

Le maintien d'un financement est basé sur plusieurs critères qui touchent l’ensemble de la vie d’une organisation, a-t-elle poursuivi. Chaque année, les organismes doivent rendre des comptes à Centraide. S’il y a certains points qui accrochent, un suivi est fait auprès d’eux. «Nous leur partageons certaines pistes de réflexion et regardons avec eux s’il y a des améliorations possibles.»

Par la suite, le Comité d’analyse et de relations avec les organismes formule des recommandations au conseil d’administration de Centraide. Ce comité formé d’une cinquantaine de bénévoles issus de tous les milieux avait fait certains constats sur la gouvernance de l’organisme. Toutefois, Mme Charland ne souhaite pas aller plus en détail.

«Nous considérons que ce qui est de la relation entre un organisme et Centraide est de l’ordre du privé. […] Nous avons le plus grand des respects pour cette organisation et pour sa mission de soutenir les familles qui demeure pertinente. Nous avons le plus grand des respects pour les gens qui composent cette organisation et ceux qui la fréquentent», a assuré Mme Charland, ajoutant au passage que la Maison de la famille pourra déposer une nouvelle demande lors du prochain processus d’accueil. Elle en sera informé, confirme-t-elle.

Toutefois, la crise sanitaire actuelle ne permettra pas de lancer un tel processus dans un proche avenir. «Nous sommes dans une crise sans précédent. Nous avons de la difficulté à savoir exactement quels seront nos revenus cette année, l’an prochain et la suivante. Nous n’avons jamais autant été dans le brouillard. Le modèle pour faire campagne est difficile alors que les besoins sont décuplés.»

Du côté de la Maison de la famille, la nouvelle a été reçue comme un choc. On reconnait que certains éléments de la gouvernance étaient à améliorer, mais on souligne que des efforts avaient aussi été faits pour redresser la situation. C’est pourquoi on affirme ne pas comprendre les raisons qui ont poussé Centraide à retirer son financement.

La baisse anticipée des dons reçus et un repositionnement de la mission pourraient expliquer la décision. «La Fédération québécoise des organismes communautaires famille nous a fait savoir que Centraide pourrait recentrer sa mission vers certains organismes dédiés à la pauvreté et au secteur psychosocial», a indiqué la directrice générale, Danielle Sarrazin.

Le retrait de Centraide a également des répercussions sur le budget de l’organisation, mais les finances sont en santé, assure Mme Sarrazin, il ne devrait pas y avoir d’impact sur les services offerts actuellement.

«Nous serons en mesure de nous organiser. Nous allons continuer d’avancer et travaillerons autrement. Aussi, nous avons une Fondation qui est là pour nous appuyer si nous en avons besoin.»

Malgré ce coup dur, les relations avec le Centre intégré de santé et de services sociaux, le CLSC, le ministère de la Famille et le ministère de la Santé sont maintenues ajoute Mme Sarrazin.

Dans la Capitale-Nationale et dans la Chaudière-Appalaches, ce sont plus de 200 organismes communautaires et projets qui sont soutenus par Centraide. En 2019, Centraide avait distribué près de 13 M$ dans les régions de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale.